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EDITO

VÅ’UX AU BORD DU GOUFFRE

On nous l’annonce catastrophique. À tous points de vue. On aurait même peur de la voir arriver, tant on ne sait ce dont elle sera faite demain.
Que restera-t-il de la Belgique fin 2011 ? L’unité du pays sera-t-elle réduite à une peau de chagrin, ou sera-t-on encore à se disputer le meilleur moyen de dépecer la bête ? À moins que l’on ait tout à coup découvert les bienfaits que pourraient procurer ces surplus de pouvoir régional... Mais quid dans ce cas des Bruxellois et de tous ceux qui, parlant le français, seraient désormais sous l’unique coupe de la Flandre ?
Quel sera, dans quelques mois, l’état financier du pays ? À force de renflouer ses banques, la Belgique, comme d’autres pays européen, a plus que puisé dans ses réserves. Et a réussi à mettre à mal la confiance que l’on pouvait lui accorder sur le plan international.
Quelle météo aurons-nous l’année qui vient ? Après un été pourri, des inondations et de précoces offensives hivernales qui ont surpris tout le monde, n’a-t-on pas l’impression que le temps est, lui aussi, définitivement détraqué ?
Et puis, demain, où en sera l’Église ? Les tremblements de terre qui, en 2010, en à la fois atteint sa hiérarchie, sa crédibilité et sa place dans la société, ont fait place à un étrange silence. D’où seules percent parfois quelques prises de position en faveur des laissés pour compte de ce monde qui se délite. Sur l’avenir de la Belgique, par contre, c’est aujourd’hui comme hier le silence radio.
En tout cas, il est clair que là aussi rien ne sera plus pareil. Que ce soit la légitimité de ses plus hauts représentants ou l’espoir que l’on pouvait encore, timidement, mettre en Elle.
N’est-il pas dès lors normal que l’on s’interroge dans les milieux politiques sur l’opportunité d’encore entretenir toutes ces églises et bâtiments dont l’utilité sociale pose question ? Et n’est-il pas tout aussi compréhensible qu’on se demande enfin en Belgique, après bien d’autres pays, s’il est normal que les Églises se voient si automatiquement et si confortablement financées par l’État ?
Oui. En 2011, il y aura encore moins de stabilité qu’en 2010. Tout risque de vaciller un peu plus. Et un peu plus fort.
Il faut s’y préparer, pour ne pas tomber d’une traite dans le gouffre qui s’ouvre si près de nos pieds. Le meilleur voeu que l’on puisse adresser à chacun cette année est simple. C’est celui de se tenir prêt. Bien sûr, nul ne sait le jour ni l’heure. Mais une chose est sûre : ce ne sera plus « comme avant ». À tous niveaux. Et dans ce processus « révolutionnaire », 2011 risque de jouer un rà´le charnière.
Veillons donc. Avec notre lampe allumée.
L’appel essayera de vous y aider.
Bonne année.

Frédéric ANTOINE

Mot(s)-clé(s) : L’édito
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