S’il n’est plus tendance « pleureurs », Saule est d’humeur positive et affiche les succès. Après un été de festivals bien rempli et une prochaine date à l’AB... la sève de l’artiste ne compte pas retomber de sità´t ! ...
Derrière Saule - l’artiste - il y a bien sûr un homme qui a soif d’authenticité. « A travers le projet Saule - oui, j’ose dire que c’est un projet –“ il y a évidemment mille et une choses à cà´té. Mais par rapport à tout ce qui m’est arrivé avec mon dernier single, notamment en France, j’essaye d’être toujours en vérité, d’être plus proche de ce que je suis et de mes convictions. Sur scène, sur disque, en interview, je veux être le plus vrai possible. »
Si ses racines sont à Mons, le grand Saule s’est transplanté vers Boitsfort. Là , ces fameuses mille et une chose essaiment et mûrissent. De l’écriture d’un bouquin (pour lequel il ne se donne pas d’échéance) à celle d’un conte musical, l’écriture est centrale. « Ce conte musical devra être à double lecture : pour que les enfants et les parents s’y retrouvent. Sans dévoiler le contenu, je peux dire qu’il y aura des influences du style de Tim Burton » Et puis, il y a les nouvelles chansons toujours en préparation...
Derrière le « Saule » se cachent aussi des rencontres : Franco Dragone, Bénabar, Charlie Winston... « Avec Bénabar, ce fut énorme. En France, on a fait trente dates en première partie. Avoir un Zénith rempli, c’est une super école. Avec une telle tournée, vous apprenez comment s’articule un spectacle. » Des rencontres riches en émotion, mais aussi en succès.
Le duo avec Charlie Winston dans « Dusty Men » cartonne sur les radios. Entre l’anglais (auteur du fameux « like a hobo », vagabond) et le grand belge, le courant passe bien... ce qui amène Winston à produire le dernier album de Saule, intitulé « Géant ».
Deux vagabonds qui n’ont pas fini de coopérer et de faire parler d’eux. Même sur le conte musical, l’oeil de Winston sera sollicité...
« Pour moi, le spectacle idéal si je me mets dans la peau du spectateur, c’est quand l’artiste baisse sa garde. On est presque que comme dans sa chambre. Et comme artiste, même si je suis devant des milliers de personnes, je me pose et je leur dit : soyez les bienvenus, dans ma chambre ! Il est possible de jouer autrement, dans la communication et la rencontre de ce qui les habite » Une proximité qui a étonné les techniciens de Bénabar qui se demandaient comment faisait Saule pour provoquer autant de rappels lors des premières parties des concerts de la tournée française...
Mais ces rencontres avec des artistes d’autres pays ne lui font pas oublier ses racines belges. « La Belgique, c’est un stoemp, un mélange incohérent au carrefour de plein de choses : le rock anglo-saxon, la chanson française, le mélange des racines et des langues. Un artiste belge, c’est un peu un caméléon. »
Saule, ce sont aussi des textes où résonne une musique humoristique. « L’humour est une arme. Quand on sait rire de soi, on peut désamorcer les tuiles qui vous tombent dessus. C’est aussi une forme de spiritualité... car l’autodérision permet de remettre à plat les choses négatives.
De l’humour et du sens. « Je n’ai jamais affiché mes convictions politiques ou religieuses telles quelles. Mais j’ai bien sûr des convictions. Dans mes textes il y a clairement des convictions. Pour moi, ce qui tourne autour de la spiritualité, j’en ai besoin. Cela me nourrit et j’aime ce qui donne la volonté de s’élever, de rassembler. La chanson « Mieux nous aimer encore » invite par exemple à pouvoir compter l’un sur l’autre. »
Et dans la foulée de « Bienvenue au monde » qui aborde l’inégalité sur la planète, on retrouvera Saule pour la prochaine campagne 11.11.11. du CNCD.
« Le sens de ce parrainage, c’est que les chiffres sont accablants : une personne sur 7 souffre encore de véritable famine. Ces chiffres pourraient nous passer au-dessus de la tête. Il y a donc un effort à faire avec le CNCD et d’autres pour se mobiliser ici et se sentir responsable. »
Une invitation à se mobiliser qui se poursuit aussi sur le net avec www.supercitoyen.be car Saule veut secouer le cocotier : « Il faut se dire que le droit à l’alimentation est un droit fondamental. La malnutrition n’est pas acceptable. Je veux faire changer les choses. »
Avec trois albums au compteur (le premier était sorti en 2006), Saule poursuit sa croissance. Ce qui pour un artiste mesurant près de deux mètres est facile.... A 31 ans, sa carrière est en pleine floraison.
« Après le deuxième album, c’était assez compliqué... Succès en Belgique, accueil plus discret en France... Ton entourage te dit à un moment : il faut passer à un échelon supérieur ! C’est dur à entendre, et tu te dis : Bon, où ais-je envie d’aller ? »
Saule a choisi. « J’avais besoin de luminosité ». La rencontre avec Charlie Winston lui a apporté cette lumière. « Mon troisième album transcende tout ce que j’avais fait jusqu’ici ».
La lumière, ce seront aussi les projecteurs de l’Ancienne Belgique, où Saule se produira le 9 novembre 2013. « L’AB, ce sera la plus grande salle rencontrée en Belgique... Avec des invités-surprise et une captation TV ».
Le grand saut de Saule...
Stephan GRAWEZ
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Cet article a été publié en version restreinte dans le N° 360 du magazine L’appel (octobre 2013). Crédit photo : Mathieu Zazzo. |