« La consommation récréative numérique sous toutes ses formes (smartphones, tablettes, télévision, etc.) par les nouvelles générations est absolument astronomique. Dès 2 ans, les enfants des pays occidentaux cumulent chaque jour presque trois heures d’écrans en moyenne. Entre 8 et 12 ans, ils passent à près de 4 h 15. Entre 13 et 18 ans, ils effleurent les 6 h 45. Exprimé en cumul annuel, cela représente autour des mille heures pour un élève de maternelle (soit davantage que le volume horaire d’une année scolaire), 1700 heures pour un élève du secondaire inférieur et 2400 heures pour les élèves de terminale. » Voilà ce qu’écrivait en 2019 Michel Desmurget dans son livre, La fabrique du crétin digital. Il constatait que, loin de s’en alarmer, nombre d’experts médiatiques semblaient se féliciter de la situation, psychiatres, pédiatres, sociologues, lobbyistes ou journalistes multipliant les déclarations indulgentes pour rassurer les parents et le grand public. Or l’important n’est pas de culpabiliser, mais d’aider à gérer la consommation.

LA CAMPAGNE “3-6-9-12”

« A cet égard, intervient Noémie Van Snick, psychologue, il est bon de rappeler la campagne “3-6-9-12” lancée par le psychologue français Serge Tisseron : la TV, pas avant 3 ans ; la console personnelle, pas avant 6 ans ; internet, après 9 ans ; les réseaux sociaux, après 12 ans. À tout âge, choisissons ensemble les programmes, limitons les temps d’écran, invitons les enfants à parler de ce qu’ils ont vu ou fait. Encourageons leurs créations. » Cette campagne était lancée avant la prolifération de l’utilisation (abusive ?) des smartphones.

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