Nathalie Gallant est avocate pénaliste au barreau de Bruxelles. Redoutable aux yeux de ses pairs, elle est parfois redoutée par ses adversaires à la barre. Elle est aussi médiatisée, car elle est considérée comme une experte en matière de justice pénale. Ainsi est-elle régulièrement présente sur LN24 et à la RTBF.
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Lorsque je suis sur les ondes de la Première ou face à des interlocuteurs sur LN24, explique Nathalie Gallant, je ne veux pas faire de la figuration, mais porter haut les valeurs du monde de la (lire plus ...)
UN MONDE EN MAL D’OBJET
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Le monde serait-il malade d’un “manque d’objet” ? C’est ce que pense le philosophe québécois Alain Deneault, récemment invité dans l’émission radio de Pascal Claude Dans quel monde on vit (RTBF La Première). Un objet, y expliquait-il, est ce sur quoi porte la pensée, c’est ce qui motive l’action. Au Moyen-âge, pour le philosophe, cet objet était la chrétienté. Au XVIIIe siècle, la raison, la science. Au XIXe, pour plusieurs, c’était le socialisme, etc. « Chez moi, disait-il ensuite, à la fin du XXe siècle, le (lire plus ...)
Merci, François ?
Le fallait-il vraiment ? Fallait-il que le pape, attendu en Belgique sur la question des sévices commis par des prêtres dans le pays pendant des années, en reparte non pour avoir apporté des réponses aux souffrances des victimes, mais pour avoir volontairement donné un coup de pied dans une fourmilière qui était, pour la plupart des Belges, une affaire classée. Chacun faisant à ce propos ce que lui inspire sa conscience.
Fallait-il vraiment que le chef de l’Eglise annonce (non sur un coup de tête, mais probablement après avoir été « bien » informé par certains milieux) qu’il entendait béatifier un souverain décédé depuis plus de 30 ans parce que, au nom de ses convictions, celui-ci avait accepté d’être mis dans la paradoxale situation d’incapacité de régner pendant 48 heures ?
Fallait-il vraiment que le chef d’État du Vatican profite d’une visite comme chef d’État pour critiquer ouvertement les lois du pays qui l’invitait ?
Fallait-il qu’au lieu d’écouter les questions que lui posait la communauté de l’UCLouvain, le souverain pontife pontifie de manière souveraine sur le statut et le rôle des femmes, au point d’obliger l’université à réagir au quart de tour pour marquer sa différence entre sa vision d’une université catholique et celle qu’en a l’occupant du siège de Pierre ?
Fallait-il vraiment que, en quelques séquences à peine croyables et prétendument improvisées, François non seulement écorne un peu son image, mais crée le doute, voire la réprobation à son égard, de la part sans doute d’une partie de celles et ceux qui se disent encore catholiques dans le pays, mais surtout de la part de tous ces autres Belges, qui pouvaient avoir un a priori favorable à son égard ?
Fallait-il réellement que ce qui devait être un moment de concorde se transforme en affaire d’état, ou quelque chose d’apparenté. Au point, semble-t-il, de susciter l’étonnement au sein même de la hiérarchie d’une Église catholique qui a toujours davantage joué ici sur le compromis et la bienveillance plutôt que sur l’affrontement direct avec les politiques et la politique ?
La Belgique n’est ni la France ni l’Italie, mais un petit pays tous les jours menacé de ruptures et qui choisit souvent le dialogue pour éviter l’effondrement.
Réveiller de vieux démons, renforcer les clivages n’aide pas les Belges à avancer. Que du contraire.
Au nom d’une Église qui se veut militante et intransigeante, François le pacifiste pourrait susciter de nouvelles guerres. C’est vraiment dommage.
Frédéric Antoine