Moine bénédictin, normalien, docteur en théologie, écrivain, frère François Cassingena-Trévedy, 64 ans, vit depuis trois ans dans un village retiré du Cantal, en Auvergne, partageant la vie des ruraux. Il le raconte dans son dernier livre, Paysan de Dieu.
— Dans le Cantal, vous menez actuellement une vie spirituelle de moine tout en travaillant dans les fermes voisines. C’est très particulier... — Effectivement, je garde un contact canonique avec mon monastère de Saint-Martin de Ligugé près de Poitiers. Je ne suis ni un moine (lire plus ...)
CROIRE (OU PAS) LES POLITIQUES
À Springfield, Ohio (USA), les réfugiés haïtiens ont, paraît-il, une étrange habitude : pour se nourrir, ils s’emparent des chiens et des chats du voisinage et les font passer à la casserole. Ce qui pouvait être toléré en Asie ne l’étant pas aux États-Unis, ce scandale doit cesser. Et pour cela, une seule solution : bouter ces ressortissants de Haïti, souvent sans papiers, hors des États-Unis. La police locale de Springfield a bien affirmé qu’aucun cas de vol d’animal de compagnie n’avait été recensé dans la localité ni aucune plainte pour (lire plus ...)
Merci, François ?
Le fallait-il vraiment ? Fallait-il que le pape, attendu en Belgique sur la question des sévices commis par des prêtres dans le pays pendant des années, en reparte non pour avoir apporté des réponses aux souffrances des victimes, mais pour avoir volontairement donné un coup de pied dans une fourmilière qui était, pour la plupart des Belges, une affaire classée. Chacun faisant à ce propos ce que lui inspire sa conscience.
Fallait-il vraiment que le chef de l’Eglise annonce (non sur un coup de tête, mais probablement après avoir été « bien » informé par certains milieux) qu’il entendait béatifier un souverain décédé depuis plus de 30 ans parce que, au nom de ses convictions, celui-ci avait accepté d’être mis dans la paradoxale situation d’incapacité de régner pendant 48 heures ?
Fallait-il vraiment que le chef d’État du Vatican profite d’une visite comme chef d’État pour critiquer ouvertement les lois du pays qui l’invitait ?
Fallait-il qu’au lieu d’écouter les questions que lui posait la communauté de l’UCLouvain, le souverain pontife pontifie de manière souveraine sur le statut et le rôle des femmes, au point d’obliger l’université à réagir au quart de tour pour marquer sa différence entre sa vision d’une université catholique et celle qu’en a l’occupant du siège de Pierre ?
Fallait-il vraiment que, en quelques séquences à peine croyables et prétendument improvisées, François non seulement écorne un peu son image, mais crée le doute, voire la réprobation à son égard, de la part sans doute d’une partie de celles et ceux qui se disent encore catholiques dans le pays, mais surtout de la part de tous ces autres Belges, qui pouvaient avoir un a priori favorable à son égard ?
Fallait-il réellement que ce qui devait être un moment de concorde se transforme en affaire d’état, ou quelque chose d’apparenté. Au point, semble-t-il, de susciter l’étonnement au sein même de la hiérarchie d’une Église catholique qui a toujours davantage joué ici sur le compromis et la bienveillance plutôt que sur l’affrontement direct avec les politiques et la politique ?
La Belgique n’est ni la France ni l’Italie, mais un petit pays tous les jours menacé de ruptures et qui choisit souvent le dialogue pour éviter l’effondrement.
Réveiller de vieux démons, renforcer les clivages n’aide pas les Belges à avancer. Que du contraire.
Au nom d’une Église qui se veut militante et intransigeante, François le pacifiste pourrait susciter de nouvelles guerres. C’est vraiment dommage.
Frédéric Antoine