Professeure d’économie sociale, Marthe Nyssens est, depuis 2021, prorectrice de l’UCLouvain chargée de son engagement dans le domaine de la transition vers un monde plus durable. Elle est une personnalité en vue aujourd’hui à l’Alma Mater. Découverte de son parcours et de ses engagements.
— En 2021, l’UCLouvain vous a nommée prorectrice Transition-Société pour l’engager pleinement vers un monde plus résilient et soutenable, à la fois dans le domaine de l’enseignement, de la recherche et de la vie pratique de l’université. Comment (lire plus ...)
VIVE LA CULTURE ! Dans une récente interview, le président d’un parti démocratique francophone s’interrogeait sur l’opportunité de maintenir un ministère de la Culture. Une provocation de plus ou une idée fondée ? La sortie était cependant inélégante, puisque son parti as- sure la ministre-présidence de la Fédération Wallonie Bruxelles et que l’encre des négociations pour la constitution de ce gouvernement – issu des élections de juin 2024 – était à peine sèche.
Mais la sortie médiatique pouvait aussi froisser le “partenaire” de majorité qui détient le maroquin de la Culture... (lire plus ...)
Merci, François ?
Le fallait-il vraiment ? Fallait-il que le pape, attendu en Belgique sur la question des sévices commis par des prêtres dans le pays pendant des années, en reparte non pour avoir apporté des réponses aux souffrances des victimes, mais pour avoir volontairement donné un coup de pied dans une fourmilière qui était, pour la plupart des Belges, une affaire classée. Chacun faisant à ce propos ce que lui inspire sa conscience.
Fallait-il vraiment que le chef de l’Eglise annonce (non sur un coup de tête, mais probablement après avoir été « bien » informé par certains milieux) qu’il entendait béatifier un souverain décédé depuis plus de 30 ans parce que, au nom de ses convictions, celui-ci avait accepté d’être mis dans la paradoxale situation d’incapacité de régner pendant 48 heures ?
Fallait-il vraiment que le chef d’État du Vatican profite d’une visite comme chef d’État pour critiquer ouvertement les lois du pays qui l’invitait ?
Fallait-il qu’au lieu d’écouter les questions que lui posait la communauté de l’UCLouvain, le souverain pontife pontifie de manière souveraine sur le statut et le rôle des femmes, au point d’obliger l’université à réagir au quart de tour pour marquer sa différence entre sa vision d’une université catholique et celle qu’en a l’occupant du siège de Pierre ?
Fallait-il vraiment que, en quelques séquences à peine croyables et prétendument improvisées, François non seulement écorne un peu son image, mais crée le doute, voire la réprobation à son égard, de la part sans doute d’une partie de celles et ceux qui se disent encore catholiques dans le pays, mais surtout de la part de tous ces autres Belges, qui pouvaient avoir un a priori favorable à son égard ?
Fallait-il réellement que ce qui devait être un moment de concorde se transforme en affaire d’état, ou quelque chose d’apparenté. Au point, semble-t-il, de susciter l’étonnement au sein même de la hiérarchie d’une Église catholique qui a toujours davantage joué ici sur le compromis et la bienveillance plutôt que sur l’affrontement direct avec les politiques et la politique ?
La Belgique n’est ni la France ni l’Italie, mais un petit pays tous les jours menacé de ruptures et qui choisit souvent le dialogue pour éviter l’effondrement.
Réveiller de vieux démons, renforcer les clivages n’aide pas les Belges à avancer. Que du contraire.
Au nom d’une Église qui se veut militante et intransigeante, François le pacifiste pourrait susciter de nouvelles guerres. C’est vraiment dommage.
Frédéric Antoine