L’attente…

L’attente…

Elle était dans l’attente. C’était son premier enfant, et la grossesse n’était pas à  risque. Sept mois déjà  qu’elle patientait, quand elle a senti les premières contractions. « Pas de panique, lui avait dit son gynéco, vous avez tout le temps de vous rendre à  l’hà´pital. » Même s’il se trouvait à  cent kilomètres du…

Publié le

27 novembre 2012

· Mis à jour le

4 février 2025

Elle était dans l’attente. C’était son premier enfant, et la grossesse n’était pas à  risque. Sept mois déjà  qu’elle patientait, quand elle a senti les premières contractions. « Pas de panique, lui avait dit son gynéco, vous avez tout le temps de vous rendre à  l’hà´pital. » Même s’il se trouvait à  cent kilomètres du domicile.
Elle est donc partie avec son compagnon, certaine d’accoucher en lieu sûr, là  où on l’attendait. Mais vingt minutes après le début du parcours, elle perd les eaux. Le bébé naît sur l’autoroute. Et cesse de vivre avant l’arrivée des secours. Une maternité plus proche de chez elle aurait-elle permis de sauver la vie de la petite Béatrice ? Anne- Sophie Delestre n’accuse personne…

Cette Iranienne aussi attendait son bébé de longue date. Mais elle ne savait sans doute pas qu’il arriverait si tà´t. Elle, c’est sur le quai de la station de métro Dausmenil qu’elle a perdu les eaux, en pleine heure de pointe matinale. Et ce sont les passants qui ont appelé les secours, qui sont venus de la caserne de la… Nativité. À leur arrivée, la fil- lette est née en quelques minutes, sur le quai du métro. Une nouvelle si rare que la RATP se préparerait à  offrir au bébé un abonnement à  vie sur ses lignes.

Si rare… et pourtant. Quatre jours plus tà´t, une autre future mère avait aussi été sur- prise par l’impatience de naître de son bébé alors qu’elle voyageait en métro. Quand le petit a décidé de venir au monde, la rame venait de s’arrêter à  la station Porte de Clignancourt.

Que d’attentes longues, parfois pénibles, se terminant par l’heureuse surprise d’une naissance. Mais que d’attentes aussi, parfois, qui n’aboutissent pas… et qui laissent un vide difficile à  combler.

L’heure est à  l’effervescence de Noël. Aux préparatifs. On allume quelques bougies, on commence à  se glisser dans l’ambiance feutrée d’une nuit d’hiver de plus en plus longue. On comble son attente par l’écoute d’un cd, une lecture, un petit tour à  un concert choral…

Aujourd’hui, rien ne se passe et tout va arriver. Dans le métro comme ailleurs. Noël s’en vient. Qu’il est bon d’espérer le voir approcher.

Frédéric ANTOINE

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