Quand les femmes libèrent Dieu!

Quand les femmes libèrent Dieu!

Si ma religion, c’est d’abord l’Évangile, je ne peux que me réjouir quand je vois la liberté de Jésus à l’égard des femmes et la place qu’il leur reconnaît en bien des circonstances.

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Publié le

24 mars 2025

· Mis à jour le

27 mars 2025
Le chroniqueur Gabriel Ringlet, la tête posée sur la main, portant des lunettes et regardant la caméra

Dans l’Évangile, Jésus rencontre les femmes à vingt reprises, et presque toujours à des moments décisifs : quand il s’agit de naître, de guérir, de mourir, de sortir des frontières et de quitter l’étroitesse du Temple. Les femmes sont là quand il y a urgence à libérer Dieu ! Une liberté d’autant plus surprenante que, dans la religion juive du premier siècle, les femmes sont plutôt cantonnées à la maison. Aucune femme n’est prêtre, évidemment. Ni rabbin. Et si l’homme se plaît à prier en public, la femme ne le fait qu’en privé.

« SAINTETÉ BIOLOGIQUE »

On aurait pu espérer que la liberté de Jésus et celle des femmes de l’Évangile fassent école dans l’Église naissante. Hélas, c’est l’inverse. Moins de vingt ans après la mort du Christ, les femmes sont rayées de la carte ! Moins de vingt ans ! Dès l’époque des Actes des Apôtres, les amies de Jésus sont effacées du paysage et n’ont même plus le droit d’annoncer la Bonne Nouvelle. C’est très simple. On voit dans les Actes la séparation radicale qui s’installe avec, d’un côté, le ministère de la parole réservé aux hommes et, de l’autre, le ministère de l’hospitalité, de l’infirmerie, de la petite enfance, de l’enseignement des filles… dont s’occupent les femmes. 

Comme l’écrit Élisabeth Dufourcq dans un raccourci saisissant : « La barrière des sexes fut plus difficile à franchir que celle de l’esclavage. » C’est bien le paradoxe de mon Église, qu’elle soit d’hier ou d’aujourd’hui : elle libère et elle enferme. Dans ses meilleurs jours, elle donne ou redonne liberté à la femme. Elle a su s’opposer au rejet de la femme stérile et même l’arracher, parfois, à l’autorité paternelle ou maritale. Mais au même moment… elle a emprisonné la femme dans un carcan biologique, écrit la théologienne Anne-Marie Reijnen, en la canonisant quand elle sauve sa virginité, bref, en l’appelant à la « sainteté biologique » !

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