Le mage du Kremlin : les dessous de Poutine

Le mage du Kremlin : les dessous de Poutine

L’adaptation théâtrale du roman éponyme de Giuliano da Empoli, Le mage du Kremlin, révèle l’enchaînement des événements qui ont mené Poutine au pouvoir. La vérité risque de paraitre invraisemblable.

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Publié le

30 avril 2025

· Mis à jour le

14 mai 2025
Deux soldats russes en uniforme
Itsik Elbaz et Frederik Haúgness. Deux acteurs décryptent une histoire qui continue de s’écrire aujourd’hui.

On se souvient bien de ces images : en octobre 1995, à New York, le président américain Bill Clinton et Boris Eltsine, son homologue russe, viennent de conclure un accord. Ils se présentent à la presse, et dès que Boris Eltsine prend la parole, tout le monde se rend compte qu’il est ivre. Clinton éclate de rire et ne parvient pas à s’arrêter. C’est sans doute le fou rire le plus connu de l’histoire et aussi le plus lourd de conséquences. Car ce que l’Occident ne mesure pas, c’est l’humiliation que ressentent les cent cinquante millions de Russes. Pour laver cette honte, il leur faudrait un homme fort qui restaurerait l’image de leur pays dans toute sa grandeur et, si possible, l’empire russe dans sa toute-puissance. « Les Russes veulent être guidés d’une main ferme qui ramène l’ordre dans les rues et restaure l’autorité morale de l’état. » C’est l’un des postulats de Giuliano da Empoli dans son roman Le mage du Kremlin : on préfère l’ordre au chaos, la sécurité à la liberté.

Poutine sera cet homme providentiel. Son atout est d’être inconnu du grand public et de n’être associé à aucun des scandales liés à ceux qui ont gouverné le pays ces années-là. Les attentats commis à Moscou en 1999 lui donnent l’occasion, alors qu’il vient d’être promu par Boris Eltsine au poste de président du gouvernement, de faire preuve de toute sa détermination. « Le fonctionnaire ascétique s’était soudainement transformé en archange de la mort », constate l’écrivain, qui fait dire à Poutine : « Vous pensez que Staline est populaire malgré les massacres. Eh bien, vous vous trompez, il est populaire à cause des massacres. » C’est ainsi que l’ancien officier du KGB devient le nouveau tsar.

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