PRESQUE BIO

« J’utilise des ingrédients dont 95% ont un label bio, raconte Nathalie Descurieux. Comme ce label coûte cher, je ne l’ai pas demandé. Je mélange six huiles essentielles, toutes comestibles. On ne se lance pas dans les cosmétiques comme cela. Chaque produit fait l’objet d’une autorisation et d’un contrôle toxicologique. Ce contrôle engendre aussi des frais… »

FABRICATION À FROID

La méthode à froid permet une réaction chimique – la saponification–qui n’altère pas les principes actifs bénéfiques pour la peau. Le savonnier mélange des corps gras solides et liquides, auxquels il ajoute de la soude caustique refroidie. Les savons sans huile essentielle contiennent des ingrédients comme du miel, de la cire d’abeille, du lait d’avoine bio…

PROCESSUS

S’ils ne sont pas coulés dans des moules aux formes variées, les savons sont en bloc cubique. Afin de réaliser deux bacs de soixante savons, il faut deux heures pour faire fondre le beurre et les huiles, peser les ingrédients, les mélanger, préparer le moule et le “chemiser” avec du papier, et enfin couler le savon.

LE SÉCHAGE

Il faut compter six semaines de séchage. «Toutes les bonnes choses prennent du temps », sourit Nathalie. Ce processus, appelé “la cure”, va permettre au savon de durcir et perdre son humidité. « Comme dans une cave où les fromages s’affinent », ose la jeune femme, devant ses rayonnages de stockage.

LA DÉCOUPE

Avec sa “guitare” à douze cordes, Nathalie découpe les longs cubes de savon pour en faire de petites briques. Elles seront emballées et iront rejoindre la gamme des treize savons vendus dans la boutique. La savonnière gère seule les étapes suivantes : l’étiquetage, la comptabilité, les expéditions.

LE PETIT MAGASIN

Ne cherchez pas les produits de Rebelle de Nature dans les grandes surfaces ou en pharmacie. « Je vends en ligne à partir de mon site. Ou encore dans des épiceries locales qui vendent du vrac ou du bio, surtout en province de Namur. Parfois aussi en herboristeries. » Parmi les trente-trois fabriqués de manière artisanale, les deux les plus vendus sont le shampoing solide et les déodorants en pot.

LA PETITE CHIMISTE

Nathalie Descurieux aime expliquer les atouts de ses produits. « Pas de soude caustique dans mes shampoings. L’astuce du savonnier est d’avoir plus d’huile que de soude. Il faut un équilibre qui va influencer la dureté, la tenue du produit. Les savons lisses sont de faux savons. Ceux que je fabrique à froid présentent une texture granuleuse, non uniforme. »

Qu’ils soient de terroir (comme le marché mensuel d’Anhée d’avril à octobre) ou organisés à Noël (comme ceux de Ciney et de Hotton), Nathalie est sur tous les fronts, et son mari

l’aide occasionnellement. De novembre à janvier, la production est stoppée pour assurer les ventes de fin d’année.