L’impact instantané du dessin de presse

L’impact instantané du dessin de presse

Partout dans le monde, les caricaturistes sont en butte aux pouvoirs autoritaires et se heurtent à la censure. En Belgique, depuis quelque vingt-cinq ans, l’association Press Cartoon Belgium les défend en promouvant leurs dessins et en couronnant les meilleurs d’entre eux.

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Publié le

26 février 2025

· Mis à jour le

26 février 2025
Un crayon dans un fusil

« Un crayon peut être une arme super puissante, sinon ceux qui ont le pouvoir n’auraient pas peur de nous. Dans le monde entier, les dessinateurs dérangent le pouvoir », constate la Tunisienne Nadia Khiari dont le chat Willis from Tunis est apparu sur internet en janvier 2011, au moment de la fuite du président Ben Ali. « Un dessinateur de presse est avant tout un provocateur, il appuie là où ça fait mal », confirme le cartooniste ivoirien Lassane Zohoré qui a créé à Abidjan le magazine satirique Gbich ! La caricature est un langage universel compréhensible par tous. Pour preuve, comme l’admet son fondateur Damien Glez, Le Journal du Jeudi de Ouagadougou (Burkina Faso) a la réputation d’avoir des lecteurs ne sachant pas lire. C’est pourquoi cette forme artistique longtemps méprisée fait peur aux despotes de la planète. 

CARTOONING FOR PEACE

Le Syrien Ali Ferzat a eu les doigts brisés par les sbires de Bachar el-Assad. Lorsqu’en 1984, Slim a voulu représenter le président algérien Chadli en Une de son journal, ce qui ne s’était jamais fait, la police a débarqué en pleine nuit et détruit les quatre-vingt mille exemplaires. Pour avoir croqué le président Chavez, la Vénézuélienne Rayma Suprani a été insultée et menacée. Persécuté par le KGB, Mikhaïl Zlatkovski est devenu chauffeur de taxi à Moscou. Avant qu’au moment de la Perestroïka, l’agence officielle TASS lui commande des dessins… exclusivement destinés à l’Occident, afin de montrer que la Russie est désormais démocratique. Le dessin de presse est en effet un thermomètre de la démocratie. C’est pour le rappeler qu’en octobre 2006, un an après la publication des caricatures de Mahomet dans un journal danois et huit mois après leur reprise dans Charlie Hebdo, le Français Plantu a créé avec Kofi Annam, Secrétaire général de l’ONU, l’association Cartooning for Peace qui réunit aujourd’hui près de trois cent cinquante dessinateurs de presse du monde entier.

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