Un odyssée à hauteur d’homme

Un odyssée à hauteur d’homme

De novembre 2015 à fin août 2019, le Belge Julien Defourny a traversé tous les pays des Amériques, d’Ushuaïa à Vancouver, à pied, à vélo ou en kayak. Quarante-six mille kilomètres de périple sans utiliser de moteur, à la force de son corps. Ces quatre années ont changé littéralement le cours de sa vie. Dans son film Sur les voix des Amériques, il se laisse guider par les voix de la Terre et de ses habitants. Il est ébahi par l’harmonie, l’équilibre vertueux entre l’humain, la biodiversité et la nature.

Publié le

31 décembre 2022

· Mis à jour le

17 avril 2025
Un arbre sec dans un paysage

L’AVENTURE

Si Julien a choisi de parcourir ces milliers de kilomètres sans utiliser de moteur, c’est pour respecter la nature, son corps, et prendre le temps de vivre et de comprendre les choses. Après avoir quitté Ushuaïa avec Laurent, qui l’accompagnera durant les dix-huit premiers mois, il navigue sur une mer calme et s’avance vers le Champ de glace du Sud.

Mais avant d’y arriver, un vent violent se lève et pousse des icebergs dans leur direction. Sur la Cordillère des Andes, ils plantent leur tente sur le plus grand désert de sable du monde, blanc ivoire, le salar d’Uyuni, situé à cinq mille mètres d’altitude, une des parties les plus rudes du voyage.

UN SPECTACLE GRANDIOSE

Seul sur son vélo, Julien traverse l’Amazonie. La jungle est dense et, pour la première fois, il va devoir dormir au cœur de cette forêt, malgré les mises en garde des locaux. Au milieu de la nuit, surpris par le froid, il sort de son hamac pour prendre son sac de couchage, mais il le trouve recouvert de termites. Il devra s’habituer à l’omniprésence des insectes.

« L’aventure, c’est le trésor qui est là sous nos yeux chaque matin », se réjouit-il. L’incertitude est le moteur du voyageur. Face à l’immensité du Grand Canyon, il découvre des gratte-ciels de roches qui témoignent de l’histoire de la Terre. Il contemple cette œuvre dessinée par la rivière du Colorado, il y a des millions d’années.

RENCONTRES DÉCISIVES

Au Mexique, Julien découvre un petit chien maigre et affamé, sans doute abandonné. Il le prend dans son sac à dos et se promet de trouver un vétérinaire dans la prochaine ville. Mais c’est une famille cultivant des cactus qui l’accueille chaleureusement. Aujourd’hui encore, il reçoit régulièrement de ses nouvelles. Sa rencontre avec le peuple shuar Maikiuants,

en Équateur, reste probablement la plus déterminante. Il vient de créer pour eux un organisme dans le but de les aider à construire une école de vie et à développer leur souveraineté économique. Cette association naissante a besoin d’aide et recherche notamment des volontaires prêts à partir enseigner l’anglais durant plusieurs mois : www.raices.be

REDONNER DES COULEURS À LA VIE

Après quarante mille kilomètres parcourus, l’équivalent de la surface de la Terre, Julien se retrouve face au mur qui sépare brutalementle Mexique des États-Unis. À ses pieds, des familles entières de migrants, de réfugiés, de déportés rêvent d’une nouvelle vie. Julien y mélange les couleurs de la vie pour écrire un message d’espoir qui le portera durant des années : « Un mur ne peut retenir les rêves. » Victor, treize ans, travaille avec ses frères dans une décharge sur la route de Puerto Ordaz au Venezuela. Parmi les déchets, il essaie de trouver des métaux afin de les revendre. « Un jour, une bouteille de gaz m’a explosé en plein visage. Mes bras sont restés marqués par cet accident, mais je continue de sourire car la vie est imprévisible et aujourd’hui, je me sens bien. »

Le film Sur les voix des Amériques est en tournée en Wallonie dans le cadre d’Explorations du Monde, entre le 23/01 et le 16/03. explorationdumonde.be/agenda Le livre dont sont extraites les photos est disponible sur : explore-togethearth.com

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