LES RECETTES DE L’HISTOIRE.
100e anniversaire de la fin de la plus horrible boucherie de l’Histoire contemporaine. 70e de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. 60e de l’Expo universelle de Bruxelles. 50e de la « révolution » de mai et du premier passage de l’Homme autour de son satellite... Le 20e de « l’accord du Vendredi Saint », qui mettra n à la guerre de religion en Irlande. Le 10e du crash bancaire qui plongera le monde dans la crise...
C’est écrit : l’année 2018 ne manquera ni de commémorations, ni de célébrations. Mesurer l’espace-temps qui le sépare d’un événement passé, mais aussi se le remémorer et réécrire son présent à l’aune de ce qui avait marqué ce temps d’avant, est un de ces propres de l’Homme qui en révèlent toute la profondeur. Tant et si bien qu’on est parfois surpris que l’histoire bégaie, ou en donne l’impression. Car, au rappel de ce qui est survenu jadis, on ne devrait qu’apprécier ce qui a depuis fait évoluer le monde. Et rejeter ce qui laisse à voir qu’il tourne en rond et retombe dans les ornières dont il s’était déjà mal sorti.
Alors que la dictature de l’imminence s’impose chaque jour davantage, il faut résister à la tentation de l’oubli des temps d’avant. Même si, parfois, se replonger dans le passé rouvre des blessures que les tourbillons de l’instantanéité avaient pu laisser croire cicatrisées, voire disparues à jamais. On ne peut oublier que c’est l’Histoire qui fait l’Homme, et que c’est en se plongeant dans les récits que les humains donnent sens à leur existence.
Se pencher sur l’actualité, comme le revendique L’Appel, ne revient pas à céder à la mode du « tout au présent ». Au contraire, ce travail est di cile, car il ambitionne de comprendre le monde en allant cher- cher la parole et les actes de ceux qui le font. Et, donc, en le racontant.
Une démarche bien moins simple, mais ô combien plus enrichissante, que de se contenter de publier des opinions, des avis et des commentaires d’auteurs. À L’Appel, ce rôle-là, nous le confions à nos brillants chroniqueurs, et notamment à ceux qui ont si bien assuré le succès de la soirée du 400e numéro. Mais notre recherche du sens sur le monde, nous la réalisons aussi en partant à la rencontre de la vie.
Ce type de journalisme est exigeant. Et parfois coûteux, même si l’essentiel de notre équipe est composé de bénévoles enthousiastes, qui ne seront ja- mais assez remerciés pour leur engagement sans faille. Les finances de L’Appel reposent sur ceux qui l’achètent. Mais le prix demandé est si minime qu’il ne couvre pas nos dépenses. Les aides de
congrégations et de la Fédération Wallonie-Bruxelles com- plètent ces recettes.
Toutefois, elles ne comblent pas tous nos coûts. Sans le grand coup de pouce que constituent chaque année les dons de nos amis, vos dons, nous n’y arriverions pas. En janvier, on a l’habitude de remercier par une petite récompense ceux que nous avons appréciés. Un bulletin de versement est inséré à cette n au milieu de ce numéro. Merci d’en faire bon usage pour que nous puissions encore, tous ensemble, par- tir en quête de « l’actu qui fait sens ». Bonne année à vous.
Frédéric ANTOINE