Vous êtes ici: Archives / Numéros parus / N°420

Edito

Place(s) aux femmes.

Cliquez pour télécharger l’article en PDF

On preÌ‚te souvent aÌ€ AndreÌ Malraux la phrase « Le XXIe sieÌ€cle sera religieux [ou : spirituel] ou ne sera pas ». S’il avait eÌ teÌ reÌ ellement visionnaire, Malraux aurait aussi duÌ‚ dire : « Le XXIe sieÌ€cle sera feÌ minin ou ne sera pas. » Au terme de sieÌ€cles d’aveuglement et de deÌ ni, et suite aÌ€ des dizaines d’anneÌ es de lutte, la situation que les socieÌ teÌ s (patriarcales) accordaient aux femmes est en train de changer. Les tendances aÌ€ la pariteÌ dans les fonctions, que le monde des deÌ cideurs politiques semble deÌ couvrir tant aÌ€ l’eÌ chelon reÌ gional belge qu’europeÌ en, illustre la soudaine prise de conscience masculine d’une neÌ cessiteÌ d’organiser la deÌ mocratie sur base d’une repreÌ sentation juste de celles et ceux qui la composent. Le politique semble cette fois donner l’exemple. Mais quid du monde eÌ conomique ? Les meÌ dias ont fait maintes gorges chaudes du choix de la patronne de Proximus de deÌ laisser son poste pour des cieux (financieÌ€rement) plus cleÌ ments. Toutefois, l’arbre ne cache-t-il pas encore la foreÌ‚t ? Dans les milieux syndicaux et associatifs, la place des femmes paraiÌ‚t plus assureÌ e. Y est-on pour autant aÌ€ l’eÌ quilibre ? Dans chacun de ces domaines, il faudra toÌ‚t (et non tard) y arriver.

Et qu’en est-il dans... les milieux religieux ? Dans ce secteur, comme dans bien d’autres, les catholiques ont plutoÌ‚t du pain sur la planche pour se hisser au diapason du monde qui les entoure.

AÌ€ L’appel, nous en apportons la preuve tous les mois. Notre rubrique « Croire... ou ne pas croire » compte trois femmes sur quatre auteur–¢e–¢s. Chacune d’entre elles est porteuse de responsabiliteÌ s et officie, au sens premier du terme, dans l’institution ouÌ€ elle exerce ses convictions. Pour des raisons logiques, il n’y a pas de repreÌ sentant catholique dans cette chronique. Mais si l’on passe en revue les chroniqueurs « romains » du magazine, on ne trouve que des hommes... Cela n’a pas toujours eÌ teÌ le cas. Nos colonnes ont deÌ jaÌ€ eÌ teÌ ouvertes aÌ€ des femmes actives dans l’EÌ glise catholique. Mais, contrairement aÌ€ leurs consoeurs d’autres convictions, aucune n’a pu officier comme elles dans l’EÌ glise romaine...

Notre dessinatrice de presse est une femme. Et la chronique de page 5, inaugureÌ e le mois dernier, cherche, de manieÌ€re plus ouverte qu’en confinement aÌ€ une EÌ glise, aÌ€ eÌ largir notre part de paroles de femmes.

« Oui, certes, pourriez-vous dire. Mais au sein de votre eÌ quipe de reÌ daction, combien de femmes ? Et pour la fonction que vous exercez vous-meÌ‚me ?  »

Nous comptons effectivement en nos rangs trop peu de femmes (mais notre reÌ daction est loin d’eÌ‚tre phagocyteÌ e par des clercs...). Accorder aux femmes une juste place est un combat. Que ce soit, par exemple, dans les conventions d’eÌ criture, les sujets traiteÌ s, les personnages rencontreÌ s, ou les illustrations que nous plaçons en premieÌ€re page.

Mais L’appel est conscient de son deÌ ficit, notamment en plumes feÌ minines, et cherche aÌ€ le combler. Car L’appel du XXIe sieÌ€cle, ou ce que deviendra ce qui se deÌ nomme aujourd’hui « le magazine L’appel  », devra bien suÌ‚r aussi eÌ‚tre largement ouvert au feÌ minin, voire eÌ‚tre feÌ minin. Ou ne pas eÌ‚tre.

Frédéric ANTOINE

Rédacteur en chef

Mot(s)-clé(s) : L’édito
Documents associés
Partager cet article
Vous êtes ici: Archives / Numéros parus / N°420