Il faut le vouloir, pour se rendre au domaine de Longchamp, situé le long de la voie rapide qui relie l’Arc de Triomphe au pont de Suresnes. Et cela peut nécessiter d’emprunter de hasardeux petits chemins perdus dans la nature. Arriver ici en voiture est en effet peine perdue : aucun parking n’a été prévu aux alentours. Alors que vélos et trottinettes sont, eux, bienvenus. Le long de la quasi-autoroute qui borde le domaine, on ne peut rater le château, une imposante bâtisse blanche propriété de la ville de Paris, qui a connu une histoire mouvementée. Érigée pour le baron Haussmann vers 1850, occupée ensuite par un parfumeur-patron de presse, elle sera rasée dans les années 1930, puis reconstruite en style néo-classique. Après avoir été notamment utilisée par le World Wildlife Fund (WWF), elle sera abandonnée pendant vingt-cinq ans…

Carrefour Longchamp. C’est là que se trouve le véritable accès au domaine. Le portique d’entrée, réalisé en partie en bois, laisse croire que l’on pénètre dans un camp retranché au fond de la jungle. Sur le frontispice, l’inscription “Fondation GoodPlanet” est accompagnée des mentions “entrée gratuite” et “expos, ateliers, débats, projections, concerts”. De quoi dérouter quelque peu dans cet endroit (presque) perdu en pleine verdure. À l’accueil, pas de Yann Arthus. Mais Eugénie Fabre, la chargée de communication à la Fondation, qui sera la guide de la visite. « Yann ne se rend plus dans le domaine que sporadiquement. Mais auparavant, il aimait se retirer pour travailler dans un petit chalet au milieu des bois. Je vous le montrerai tout à l’heure », assure-t-elle. 

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