Berlinde de Bruyckere : une artiste de la vulnérabilité

Berlinde de Bruyckere : une artiste de la vulnérabilité

Bozar propose jusqu’au 31 août une rétrospective de vingt-cinq années de réalisations de la plasticienne gantoise qui axe son travail sur la fragilité de la condition humaine. 

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Publié le

30 avril 2025

· Mis à jour le

26 mai 2025
La cruauté de Cranach (en arrière-plan) face au modernisme de deux corps enchevêtrés et décapités.
La cruauté de Cranach (en arrière-plan) face au modernisme de deux corps enchevêtrés et décapités.

Dès la première salle, qui fait à la fois office de prologue et d’épilogue à l’exposition, le visiteur est plongé dans l’univers de l’artiste. Le corps d’un cheval est pendu par une patte à une sorte de potence. Éviscéré et privé de tête, il est réalisé avec divers matériaux : résine, métal, cordes, cuir et crin de cheval. Une autre sculpture montre un corps humain, sans tête également, l’abdomen et le thorax vides. Composé lui aussi d’une multiplicité de matériaux, il pend, impuissant. L’impression produite est un mélange d’effroi face à la violence et à la vulnérabilité évoquées et d’une sorte de sérénité esthétique. Une combinaison étrange présente tout au long des salles. Les œuvres sont mises en dialogue avec une série de photos issues des archives de Pier Paolo Pasolini, mettant en scène des corps humains étendus, souffrants, peut-être morts. Les deux artistes interrogent le corps comme lieu de fragilité et de douleur.

DES OEUVRES EN DIALOGUE

Plasticienne qui vit et travaille à Gand, Berlinde De Bruyckere (1964), si elle n’est pas encore très connue du grand public, possède pourtant une renommée internationale. Elle a représenté la Belgique à la Biennale de Venise en 2013 et, l’été 2024, quelques-unes de ses œuvres étaient montrées dans le cadre de l’exposition Rodin au Musée des Beaux-Arts de Mons. Pour la rétrospective à Bozar, elle a sélectionné des réalisations des vingt-cinq dernières années. Khorôs, son titre, fait référence au chœur qui accompagnait les tragédies grecques. Parce que les sculptures ou œuvres graphiques exposées entrent en dialogue les unes avec les autres, mais aussi avec celles d’artistes qui ont inspiré la créatrice. « Ce que j’aime par-dessus tout, confie-t-elle, c’est travailler dans le dialogue. Être en relation avec les gens, être sensible à ce qui se passe autour de moi. Je ne voulais pas d’une rétrospective, mais pourquoi ne pas revenir sur les dialogues ? Qui a joué un rôle important dans mon travail ? Qui m’a aidée à développer mon univers et mon langage ? »

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