Des lectures spirituelles
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ADOLPH GESCHÉ
Décédé en 2003, Adolphe Gesché a été un très grand théologien de l’UCLouvain, même si certains ont pu considérer qu’il n’a pas été aussi loin que les théologiens de la libération. De l’auteur des séries Dieu pour penser et Pensée pour penser, Jean-François Gosselin, mathématicien devenu théologien, écrit qu’il « n’eut de cesse de chercher les mots qui puissent traduire pour notre temps une figure de Dieu en tant que Bonne Nouvelle auprès de ceux qui cherchent, doutent et désespèrent de la vie, alors que nous sommes aux prises avec le mal et la violence, les guerres et le réchauffement climatique ». (J.Bd.)
Jean-François GOSSELIN, Sur la voie du désir… Dieu : la pensée d’Adolphe Gesché, Montréal, Mediaspaul, 2024.
DRAME DE LA MISÈRE
Un drame de la misère découvert au hasard d’un journal trouvé sur le comptoir d’un bistrot interpelle la narratrice : un couple s’est vu déchu de ses droits parentaux pour malveillance à l’égard de ses enfants jumeaux. De plus, il ne pourra plus jamais avoir de contacts avec eux. Prise au cœur, l’autrice, militante à ATD-Quart monde, part à la recherche de ces parents. Avec patience et détermination, elle finira par découvrir la réalité consternante vécue par ce couple aimant, confronté à la misère et au décrochage social. Avec ce livre, elle ouvre au lecteur des horizons que notre époque a tendance à refuser de voir. (M.L.)
Nathalie BÉNÉZET, La femme minérale, Paris, Les Lettres Nouvelles-Maurice Nadeau, 2024.
ÉCOFÉMINISME CHRÉTIEN
C’est à une philosophe enseignant à l’UCLouvain et à l’UNamur et à un écothéologien orthodoxe suisse (dont L’appel a parlé à plusieurs reprises) que l’on doit cette anthologie de réinvention de la tradition chrétienne à l’ère des urgences écologiques et des combats féministes. L’ouvrage reprend d’indispensables réflexions de théologiennes qui montrent que la relation entre le Dieu biblique et Gaïa, la Terre, est amicale, sinon de fusion. De quoi aider à penser le divin et participer à la préservation de la nature et de l’ensemble du vivant, aux engagements pour la justice et à l’émancipation des femmes face à la domination patriarcale. (J.Bd.)
Charlotte LUYCKX et Michel Maxime EGGER, Gaïa et Dieu.E – Un écoféminisme est possible, Paris, L’atelier, 2025.
LA MORT, POINT DE VUE INVERSÉ
Et si, contrairement à son titre, ce livre choisissait de “badiner avec la mort” ? Alor que tout est fait pour la rendre discrète, cette jeune auteure passionnée d’histoire et d’anthropologie donne un grand coup de pied dans les regards traditionnels portés sur la mort. Elle la dévoile, parfois en termes crus ou provocateurs, au long d’une véritable quête personnelle sur la mort, mais aussi sur ce qu’il se passe juste après. Elle l’aborde ainsi sous des angles inattendus comme les enseignements d’un thanatopracteur, ou les figures de Frankenstein, d’Indiana Jones et de sa propre grand-mère. Le tout avec humour noir, formules percutantes et références cinéphiles ou littéraires. Un essai vif et irrévérent. (F.A.)
Perrine BARON, On ne badine pas avec la mort, Arles, Actes Sud, 2025.
JARDINS LITTÉRAIRES
Jardins de couvent, de gares, d’églises en ruine, jardins romantiques ou morts… Au début du XXe siècle, Federico García Lorca célébrait dans un texte les divers « effluves » de ces lieux. D’autres œuvres n’ont eu de cesse de faire entrer leurs lecteurs dans des jardins symboliques ou poétiques, à commencer par La Bible ou Le Roman de la Rose. D’autres auteurs encore, comme Proust, Colette ou D. H. Lawrence, ont confié au papier leurs souvenirs de jardins… Ce petit volume de poche inédit fait voyager son visiteur dans dix-neuf évocations de jardins, cultivant chacun à sa manière l’amour de ces petits bouts de nature peu ou prou domestiqués. (F.A.)
Il faut cultiver notre jardin, Paris, Folio, 2025.
LE TRAVAIL, CE CRIMINEL
« Le travail est un criminel qui jouit d’une honteuse impunité », dénonce l’auteur, criminologue et philosophe, tout en exonérant celui porteur de sens qui « ne cherche pas à tout prix à réaliser des produits financiers ». Selon lui, si le monde du travail est « une formidable machine à broyer des êtres humains », c’est à cause de « l’économie capitaliste fondée sur le mythe de la croissance infinie ». Et son incompatibilité avec les droits humains fondamentaux, il la démontre en le confrontant à la Déclaration universelle et à la Convention européenne des droits de l’homme. Un bref essai plein d’humour, stimulant et… convaincant. (M.P.)
Sven ANDERSEN, Travail et droits de l’homme, le grand oxymore, Paris, L’Harmattan, 2024.