La vie véritable d’Adrien Devyver
La vie véritable d’Adrien Devyver
Le présentateur du Grand Cactus monte sur les planches du TTO avec La Tornade, un spectacle qui raconte avec humour et émotion sa vie trépidante, celle d’une personne atteinte d’un trouble de l’attention avec hyperactivité.
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« J’ai beaucoup souffert durant ma scolarité. On m’a toujours fait passer pour un élève indiscipliné, mal éduqué, un sale gosse, un “fouteur de merde”. C’est vrai que, globalement, je pouvais donner cette impression, mais ça ne venait pas d’une intention négative, c’est juste mon cerveau qui buggait. » Adrien Devyver, un des animateurs préférés des Belges francophones, ne tourne pas autour du pot : vivre avec un TDA/H n’est pas une sinécure. Dans son livre paru en 2020, On m’appelle la Tornade, il raconte son quotidien, les anecdotes drôles ou les situations embarrassantes qui jalonnent chaque jour de sa vie, car ce trouble ne le lâche jamais. Dans son cerveau, c’est le chaos. Mais il écrit ce livre pour redonner de l’espoir à tous ceux qui sont atteints du même trouble que lui : « J’ai aussi envie de démontrer à quel point ce qui me pourrit constamment la vie peut aussi devenir une force. Mon trouble m’a fermé pas mal de portes, mais il en a défoncé tellement plus ! »
Il y a dans l’écriture de ce livre une vraie dynamique. Des anecdotes, des moments gênants qu’il a vécus, des témoignages de proches, des interviews de spécialistes s’entremêlent et donnent un aspect speedé à la lecture. Adrien s’imaginait bien que quelqu’un pourrait jouer ce texte sur scène. Aussi il n’a pas été trop surpris lorsque Nathalie Uffner, la directrice du Théâtre de la Toison d’Or, lui a proposé d’en faire l’adaptation pour le théâtre. Mais ce qu’il n’avait jamais imaginé, c’est que ce serait lui qui la jouerait. C’est un gros défi, d’autant que la mémorisation n’est pas le fort des TDA/H, mais comme il aime bien se mettre en danger, il a accepté. La pièce réserve quelques surprises par rapport au livre et est une sorte d’hybridation entre le one-man-show et le théâtre. « En tout cas, ça va aller vite, dans tous les sens et on va passer par beaucoup d’émotions », prévient-il.
UN ARC-EN-CIEL D’ÉMOTIONS
Lorsqu’il décrit le trouble dont il est atteint, Adrien rappelle qu’il résulte entre autres d’une dérégulation de la dopamine et que le cerveau n’a pas toujours la possibilité d’analyser les différentes possibilités d’expression ou d’action. Autrement dit, le TDA/H est impulsif et ne mesure pas toujours ce qu’il convient de dire ou de faire. Avec ce spectacle, il ne veut pas raconter sa vie, mais sensibiliser les parents, les proches et les enseignants à ce que vivent les TDA/H et donner des pistes pour mieux les accompagner. Il faut évidemment, comme pour tous les autres enfants, leur mettre des limites, mais le renforcement positif est encore plus important que pour les autres. Comme ils sont hypersensibles et se remettent constamment en question, ils vivent des chocs émotionnels souvent intenses. Le fait d’encourager et de récompenser les comportements souhaités est un outil très important. De plus en plus de jeux ou de livres aident aussi à identifier et comprendre les émotions qu’ils traversent.
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