La ville qui ne fête pas Noël

La ville qui ne fête pas Noël

Avec Strasbourg comme “capitale mondiale”, l’est de la France revendique être la patrie de Noël. Tout l’est de la France ? Non. À deux pas de l’Alsace, une petite région, la Lorraine, et une ville, Nancy, résistent encore à l’envahisseur. On est fier d’y célébrer pendant tout le mois de décembre un vénérable personnage à la barbe blanche, vêtu d’une cape rouge et d’un drôle de chapeau pointu. Ce n’est pas d’hier que cela date. Mais le phénomène a pris récemment une ampleur exceptionnelle.

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Publié le

30 novembre 2024

· Mis à jour le

26 février 2025
Saint Nicolas qui tient un sceptre dans une main et une clé en or dans l'autre

Au cœur de Nancy, ce samedi 7 décembre, la superbe place Stanislas et les rues environnantes sont noires de monde. Il est près de 19h30. Une agitation inhabituelle se déploie du côté de l’hôtel de ville, imposant bâtiment du XVIIIe siècle qui clôture la place sur plus de cent mètres de long. Au balcon, de grandes portes-fenêtres s’ouvrent soudain, laissant apparaître le maire socialiste de la ville et un digne vieillard que reconnaît la foule : saint Nicolas. En quelques mots, Mathieu Klein accueille “le grand saint”, puis lui remet une énorme clé dorée. Celle qui ouvre toutes les portes de Nancy. Pour près d’un mois, saint Nicolas en aura la possession. Le patron des enfants, un peu fatigué, se remémore alors les moments qui ont précédé ce rituel passage de flambeau, qui se déroule immuablement dans ce palais bâti jadis par le roi de Pologne Stanislas Leszczynski en l’honneur de son beau-fils, le roi de France Louis XV, qui lui avait accordé asile.

JUCHÉ SUR UN CHAR

Fatigué, saint Nicolas ? Il faut dire que, depuis la nuit tombée, il arpente le centre de la cité, accompagné de huit enfants, juché sur un immense char. Du haut de son trône, il n’a eu de cesse de saluer les dizaines de milliers de parents et de bambins. Être saint Nicolas n’est pas un métier de tout repos… Le véhicule où il parade constitue l’apothéose d’un long cortège composé d’une trentaine de chars, groupes musicaux, saltimbanques et artistes. Chaque année, ce défilé s’organise autour d’un thème. En 2024 : les imaginaires du futur. L’an dernier : le XVIIIe siècle, celui du fameux roi Stanislas. Une des villes avec lesquelles Nancy est jumelée est aussi associée à l’événement. Cette fois, c’est Liège, qui entretient depuis septante ans des liens privilégiés avec la capitale de la Lorraine. Le cortège comprend donc un char liégeois, ou plus exactement aménagé à Nancy selon les desiderata des autorités de la Cité ardente.

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