Laura Wandel : « Je suis dans l’empathie »
Laura Wandel : « Je suis dans l’empathie »
Quatre ans après le multiprimé Un monde, où elle mettait en scène la violence scolaire, la réalisatrice belge soulève une autre thématique sociale et sociétale avec son deuxième film, L’intérêt d’Adam, en racontant une nuit dans un service hospitalier pédiatrique. Une volonté chez elle de poser des questions et de susciter un débat, en allant au-delà des jugements tout faits.
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Quatre ans après le multiprimé Un monde, où elle mettait en scène la violence scolaire, la réalisatrice belge soulève une autre thématique sociale et sociétale avec son deuxième film, L’intérêt d’Adam, en racontant une nuit dans un service hospitalier pédiatrique. Une volonté chez elle de poser des questions et de susciter un débat, en allant au-delà des jugements tout faits.
Elle marche vite, très vite, tente de se frayer un chemin dans des couloirs encombrés d’hommes, de femmes et d’enfants, pénètre dans des chambres trop exiguës pour les familles qui s’y pressent, franchit sans cesse des portes, parfois avec son badge, les laissant claquer derrière elle, le tout dans un brouhaha continu, lâchant dans sa course effrénée un bout de phrase à la va-vite. Impression d’urgence, de trop-plein, d’étouffement. Elle, c’est Lucy, infirmière en chef d’un service pédiatrique dans un hôpital public belge. Elle est l’héroïne de L’intérêt d’Adam, le deuxième long métrage de la réalisatrice belge Laura Wandel qui, en mai dernier, a fait l’ouverture de la section la Semaine de la critique au Festival de Cannes.
Cheveux accrochés en chignon, la quinqua solidement incarnée par Léa Drucker est continument filmée en plans serrés par une caméra qui la suit ou la précède, en épousant son rythme. Elle ne prend le temps de s’arrêter qu’auprès de jeunes patients et leur famille : un père qui refuse que son fils soit examiné par une femme (« Ici, c’est l’hôpital public ! », lui rétorque-t-elle), une jeune Indienne qui sort douloureusement d’un avortement et ne veut pas que sa mère l’apprenne, une fratrie d’enfants battus… Un monde socialement et culturellement cosmopolite où différentes langues s’entrechoquent. Et puis, bien sûr, le jeune Adam, 4 ans, souffrant d’une décalcification osseuse car dénutri par sa mère (Anamaria Vartolomei, parfaite entre réserve et colère) qui s’entête à ne lui donner à manger que ce qu’elle a elle-même préparé, persuadée d’ainsi le protéger.
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