Des femmes qui prennent la parole en public
Des femmes qui prennent la parole en public
Le mouvement de réforme qui aboutit à la naissance des Églises protestantes au XVIe siècle a eu un impact important sur le rôle des femmes dans la religion.
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Certaines femmes, telle Argula von Grumbach, prirent la parole – en public – et la plume pour défendre « l’Écriture, Parole divine, comme autorité suprême en toutes choses ». D’autre, comme Marie Dentière, dont le nom fut ajouté au Mur des Réformateurs à Genève en 2003, enseigne en mettant en avant les figures d’autorité féminine dans la Bible et prêche. Elle publie en 1539 à Genève une « Épître très utile » où elle appelle les femmes à « écrire, dire ou déclarer » l’Évangile. Ne serait-ce pas agir « trop follement de cacher le talent que Dieu nous a donné » s’interroge Marie Dentière. Une question qui demeure pertinente…
LE SACERDOCE UNIVERSEL
Certes, ce mouvement des “prédicantes” demeura marginal et bref – les autorités religieuses y veillèrent – mais ces femmes s’appuyaient à juste titre sur un certain nombre de principes mis en avant par la Réforme : le sacerdoce universel (toute personne baptisée, croyante et formée peut prendre des responsabilités dans l’Église et chaque baptisé e a une place identique), une « Église réformée, toujours à réformer » : l’institution elle-même pose le principe qu’elle peut et doit évoluer ; elle est appelée à vérifier à chaque époque sa fidélité à l’Écriture.
La Réforme a valorisé le rôle des laïcs et insisté sur l’instruction nécessaire de tous et toutes. Les femmes ont bénéficié de cette impulsion et ont, progressivement, pris des responsabilités dans les communautés protestantes : instruction des enfants, éducation des femmes, conduite de réunions de prière. Elles jouèrent un rôle important du point de vue caritatif et social au XVIIIe siècle, notamment dans les mouvements de réveil (méthodisme, piétisme…). La possibilité donnée aux protestantes de manifester publiquement leur piété et d’exercer des activités caritatives amena la création, au XIXe siècle, du ministère de diaconesse.
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