S’adapter à des crises en cascade

S’adapter à des crises en cascade

Confronté à un monde de plus en plus incertain dans les domaines climatiques, militaires, sanitaires ou technologiques, comment l’humain parvient-il à s’adapter ? Il le peut s’il discerne un espoir et s’il est soutenu par les institutions. 

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Publié le

30 septembre 2024

· Mis à jour le

21 février 2025
Plusieurs hommes sont dans l'eau, chacun tient une corde qui les relie, durant une période d'inondation

Entre mars et avril 2021, pendant quarante jours, quinze volontaires ont été enfermés dans la grotte de Lombrives, en Ariège, sans accès à la lumière du jour et sans montre. Le but de cette expérience extrême était d’observer le comportement de l’être humain dans une situation en rupture radicale avec son monde traditionnel. Cette coupure de l’élément le plus structurant de son quotidien, le temps, l’obligeant à redéfinir de nouvelles règles de vie et de fonctionnement. Ce projet a été imaginé par Christian Clot, neuropsychologue, explorateur et fondateur de l’Institut de l’adaptation humaine où il dirige une équipe pluridisciplinaire. « Au moment du confinement du printemps 2020, rembobine-t-il, beaucoup de gens nous disaient perdre la notion du temps. Afin d’essayer de mieux comprendre ce phénomène, on a monté cette expérience. Coupant ces volontaires de toutes informations extérieures, on a vu se redévelopper dans le cerveau des zones de créativité. Ils se sont sentis apaisés, plus libres. Ils ont trouvé quelque chose de totalement neuf et ont libéré leur cerveau. À la fin, d’ailleurs, certains ne voulaient pas sortir, pleuraient quand on est venu les chercher. Ils avaient intellectuellement intégré que sortir, c’était recommencer à s’adapter. » 

BÉNÉFICE POTENTIEL

« L’adaptation réclame de pouvoir considérer une situation telle qu’elle est et telle qu’elle pourrait devenir. Ce n’est pas évident, car on a besoin d’espoir. On va contre nous-même si on a l’impression que la situation est trop compliquée et demande trop d’efforts pour la comprendre. Le bénéfice potentiel doit être suffisant. Voilà pourquoi s’adapter est une démarche courageuse. C’est un chemin. Il faut parvenir à se libérer d’un certain nombre de lourdeurs, de contraintes, de poids que l’on transporte depuis des années, et accepter que le monde d’avant n’existe plus. C’est perdre ce que l’on avait pour construire autre chose. Quand on a compris cela, cela devient positif. »

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