Dans leur maison de province, au Japon, trois sœurs se réunissent pour commémorer le troisième anniversaire de la mort de leur père. Elles rentrent du cimetière où le patriarche a voulu que sa dépouille soit transférée. Il s’était en effet montré très exigeant sur l’environnement de sa tombe. De son vivant, c’était une sommité, un spécialiste de la robotique. Il a laissé en héritage à ses enfants un robot, Muraoka, qui gère le quotidien de la maison. Ce jour-là, l’humanoïde doit faire les courses et préparer le repas qui est organisé en l’honneur de Nakano, un jeune chercheur, ami de la famille. Enfin il essaye, car le plus difficile semble d’établir un menu qui convienne à chacun. Même si le modèle sur lequel il a été conçu commence à dater et n’offre pas toutes les compétences des derniers robots, il fait partie de la famille et on hésite à le remplacer. Il parle, interagit avec les humains, prend leurs mauvaises habitudes au point qu’on ne sait plus trop ce qui le distingue des vivants. Ah oui, il a parfois du mal à comprendre l’humour. 

UNE PAROLE VRAIE

Il y a onze ans, lorsque Ikumi, une des trois sœurs est décédée, son père l’a remplacée par un androïde, une sorte de double robotisé, programmé pour dire toujours ce qu’il pense et ne jamais mentir. Le père y avait transféré la mémoire de sa fille. Mais Ikumi, l’androïde, a changé, elle ressemble de moins en moins à l’originale. Et c’est normal, répond-elle. En fait, comme les humains, elle évolue avec les rencontres et les événements, elle n’est pas destinée à rester immuable, au grand dam de ses sœurs qui ne la reconnaissent plus. 

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