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Edito

DEVOIR DE CAREÌ‚ME.
Il avait faim, et ils lui ont donneÌ aÌ€ manger. Il avait soif, et ils lui ont donneÌ aÌ€ boire. Il eÌ tait un eÌ tranger, et ils l’ont accueilli. Il eÌ tait nu, et ils l’ont habilleÌ . Il eÌ tait malade, et ils l’ont visiteÌ . Il eÌ tait en prison, et ils sont venus jusqu’aÌ€ lui...

AÌ€ deux pas de chez nous, ils sont chaque jour des dizaines aÌ€ agir ainsi envers autrui avec courage et conviction. Tous convaincus que, dans la situation actuelle, ils ne pouvaient faire autrement que de passer aÌ€ l’acte afin de secourir « l’un de ces petits qui sont mes freÌ€res ».

Ces « secouristes » de la socieÌ teÌ civile se reÌ clament-ils tous disciples de JeÌ sus-Christ ? AssureÌ ment non. Qui peut, aujourd’hui, ne pas se sentir humainement interpelleÌ par le sort des reÌ fugieÌ s et des sans-papiers, d’autant plus dramatique que celui-ci n’eÌ meut pas le moins du monde le gouvernement en place ? Chacun est concerneÌ .

Mais, parmi ceux qui jugent impensable de rester inactifs, les chreÌ tiens se doivent d’eÌ‚tre en premieÌ€re ligne. Non pour s’assurer d’eÌ‚tre sauveÌ s le jour du Jugement dernier et ne pas alors s’entendre reprocher leur inaction. Mais parce que, Jugement ou pas, tout chreÌ tien ne peut qu’entendre reÌ sonner en lui la fameuse petite phrase de JeÌ sus : « Chaque fois que vous ne l’avez pas fait aÌ€ l’un de ces petits, aÌ€ moi non plus vous ne l’avez pas fait » (Mt 25, 40).

MeÌ‚me s’ils sont venus de loin et ont accompli de longs peÌ riples, –˜ces petits’, ces prochains-laÌ€ ne nous ont jamais eÌ teÌ aussi proches. Il est donc normal et moral que chreÌ tiens et EÌ glises s’opposent de toutes leurs forces au projet de loi sur les visites domiciliaires qui remettrait en cause la possibiliteÌ d’accueillir chez soi ceux qui manquent de tout.

Et il est impeÌ ratif de reÌ agir face aux actions policieÌ€res muscleÌ es organiseÌ es ces derniers temps vis-aÌ€-vis des migrants. Par la voix de Mgr Jean-Pierre Delville, la hieÌ rarchie catholique belge a pris clairement position dans ces dossiers. On doit s’en reÌ jouir.

La publication d’une brochure destineÌ e aÌ€ aider aÌ€ l’accueil des reÌ fugieÌ s par les communauteÌ s chreÌ tiennes conforme aussi le choix fait par l’EÌ glise de Bruxelles en faveur des reÌ fugieÌ s. Cela doit eÌ‚tre salueÌ .

Y a-t-il meilleur moment que le temps de partage du careÌ‚me pour mettre ces engagements en oeuvre, et reÌ clamer un autre traitement politique pour ce dossier ? L’urgence est laÌ€.
Il faut en e et ne plus jamais avoir aÌ€ entendre : « J’avais faim, et vous ne m’avez pas donneÌ aÌ€ manger. J’avais soif, et vous ne m’avez pas donneÌ aÌ€ boire. J’eÌ tais un eÌ tranger, et vous ne m’avez pas accueilli. J’eÌ tais nu et vous ne m’avez pas habilleÌ . J’eÌ tais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visiteÌ . » (Mt 25, 35-36)

Bon chemin vers PaÌ‚ques !

Frédéric ANTOINE

Rédacteur en chef

Mot(s)-clé(s) : L’édito
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