Edito

« Le magazine chreÌ tien de l’actu qui fait sens.  » Par ces mots, depuis septembre 2016, le sous-titre qui barre le haut de notre couverture permet tout de suite de saisir la particulariteÌ de la ligne eÌ ditoriale de notre magazine. En marketing, on appelle cela une base line, c’est aÌ€ dire « une phrase qui peut eÌ‚tre attacheÌ e aÌ€ une marque, une offre de services ou une gamme de produits ». Nous avions choisi cette formule-laÌ€ parce que, quand nous avons voulu actualiser le projet du magazine, la queÌ‚te de sens nous a paru la premieÌ€re raison d’eÌ‚tre d’un mensuel comme le noÌ‚tre, de surcroiÌ‚t s’il se dit inspireÌ par le message des EÌ vangiles.

Partant de ce qui n’eÌ tait alors qu’une intuition, il nous restait aÌ€ savoir si, reÌ ellement, ces fameuses questions de sens preÌ occupaient bien non seulement nos fideÌ€les lecteurs, mais aussi toutes les femmes et tous les hommes qui composent notre socieÌ teÌ . Nous voulions aussi voir si, aÌ€ l’heure actuelle, les grands courants religieux, et particulieÌ€rement le monde chreÌ tien, eÌ taient toujours les lieux ouÌ€ l’on cherchait reÌ ponse aÌ€ ces eÌ ventuels questionnements.

Pour cela, une seule solution : passer par une enqueÌ‚te sociologique. Ce que, vulgairement, on appelle "un sondage– . Un pari oseÌ pour une petite publication comme la noÌ‚tre, car ce genre d’eÌ tude couÌ‚te cher. Elle neÌ cessite en effet de constituer, par la meÌ thode des quotas, un eÌ chantillon statistiquement repreÌ sentatif de la population viseÌ e, et ensuite d’envoyer des enqueÌ‚teurs interroger personnellement les individus seÌ lectionneÌ s. Un travail gigantesque quand on veut obtenir une repreÌ sentation indiscutable des opinions et attitudes deÌ clareÌ es d’une population, ici les habitants de Belgique francophone.

ReÌ aliser ce projet a donc pris du temps. Conçu en collaboration avec des chercheurs en sociologie et anthropologie des religions de l’UClouvain, le questionnaire de notre sondage a eÌ teÌ eÌ laboreÌ deÌ but 2019, et l’enqueÌ‚te de terrain a eÌ teÌ meneÌ e jusqu’aÌ€ l’eÌ teÌ . Ensuite, il a fallu traiter les reÌ sultats... et puis la crise de la covid est passeÌ e par laÌ€. Ce qui explique pourquoi ce n’est que maintenant que nous sommes en mesure d’en preÌ senter les principaux reÌ sultats.

Pareil type d’enqueÌ‚te, portant davantage sur les attentes spirituelles des Belges francophones que sur des questions d’appartenance religieuse et de convictions, n’avait encore jamais eÌ teÌ reÌ aliseÌ . Notre sondage apporte donc un regard neuf sur la place que les questions de sens occupent dans la vie de nos contemporains.

Pour les chercheurs en sociologie des religions, il permet aussi d’opeÌ rer des comparaisons significatives et parlantes avec des enqueÌ‚tes meneÌ es preÌ ceÌ demment, et de lire des tendances aÌ€ long terme.

Pour nous, l’eÌ tude deÌ montre surtout que les questions de sens sont bien preÌ sentes dans la vie des Wallons et des Bruxellois, et que les choix eÌ ditoriaux reÌ aliseÌ s par L’appel sont donc, eux aussi, pleins de sens. Elle confirme eÌ galement, comme L’appel l’avait deÌ jaÌ€ pressenti, le fort deÌ clin de l’adheÌ sion aux grands courants religieux institutionnels.

Ces eÌ volutions pourraient encore se transformer suite aÌ€ la "reÌ volution du coronavirus– que nous vivons actuellement. Mais, suite aÌ€ cette enqueÌ‚te et fort de l’inteÌ reÌ‚t de nos concitoyens pour ce qui touche au sens, L’appel entend bien poursuivre sa trajectoire, et meÌ‚me la renforcer. Bonne lecture.

Frédéric ANTOINE

Rédacteur en chef

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