Edito

L’ESPÉRANCE TRANSCENDE LES PEURS.

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La fin de l’année approche. Chacun pense sans doute au sapin à décorer ou à la crèche qu’il va falloir installer. Sans compter la liste des invités à composer ou les cadeaux à budgéter... Le rituel des fêtes, des retrouvailles familiales ou amicales est en route. Tout le monde s’affaire. L’air sera –“ bientà´t –“ à la fête ! Les guirlandes vont clignoter dans les foyers, les vitrines alléchantes vont scintiller de mille feux, les vins chauds vont couler à flots...

Derrière ce rituel de consommation et cette impression d’abondance, certains tenteront de vivre un réel temps de rencontre et de partage en famille, en essayant qu’une forme de sobriété volontaire ramène les convives à plus d’authenticité. D’autres se mobi- liseront pour que les plus démunis et les personnes seules ne restent pas au bord du chemin de ces grands festins d’un soir. Ces Noël d’intimité ou de so- lidarité auront sans aucun doute plus de saveurs que des réveillons tapageurs aux paillettes aveuglantes. Comme un souvenir que ce divin enfant –“ tant célébré dans des cantiques parfois mielleux –“ est venu au monde dans une étable, ses parents ne trouvant pas de place dans l’auberge locale.

Qu’il est pourtant agréable de faire la fête ! Même si les temps actuels charrient leurs lots de sacrifices et de drames : après la pandémie liée à la covid, après les inondations qui ont frappé de nombreuses fa- milles chez nous, après les fins de mois difficiles et insolubles suite aux prix démesurés des énergies... Suite aussi aux conflits insensés en Ukraine ou ail- leurs créant leurs flots de réfugiés. La liste pourrait être longue si on élargit son horizon. Un horizon bouché où les peurs l’emporteraient sur les espoirs, jusqu’à envisager que la survie même de notre planète soit en jeu. Qu’il s’agisse des dérèglements climatiques ou des règlements de compte entre super- puissances, l’avenir est assombri.

Dans cette ambiance plombée d’un monde qui pour- rait s’effondrer et de discours sur la fin de l’humanité, le risque de voir les égoà¯smes se renforcer est réel. Égoà¯sme des nations, égoà¯sme des classes, égoà¯sme des individus...

Faudrait-il donc faire la fête et jouir du présent sans se soucier ni du lendemain ni des autres ? Ou, dans ces moments d’obscurité, rechercher les discours d’initiatives plutà´t que des messages paralysants ? Créer des solidarités plutà´t que des replis sur soi ?

Au moment d’échanger nos traditionnels bons voeux, que ce soit au pied de la crèche ou sous le gui de l’An neuf, réveillons l’étincelle d’un monde meilleur. Qu’il ne suffit pas d’appeler de ses bons voeux, mais que nous avons à construire. Sans relâche. Un monde éclairé par des témoins d’espérance qui inventent des chemins nouveaux. À nous de discerner qui sont les vrais prophètes d’aujourd’hui. Ceux qui invitent à la conversion, au changement de pratiques et de mode de vie
« tant qu’il est encore temps ». Ceux qui devancent et annoncent la paix et la justice. Des prophètes de la trempe de Gandhi, Mandela, Lanza del Vasto, ou encore Martin Luther King qui –“ il y aura soixante ans en 2023 –“ prononçait son fameux dis- cours « I have a dream ». -