« Bravo ! Bien joué mon garçon ! »
« Bravo ! Bien joué mon garçon ! »
En félicitant l’intendant malhonnête, Jésus veut provoquer un choc chez ses disciples, et même les retourner, afin de souligner la nouveauté radicale de son Évangile.
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Un Évangile qui adore les contrastes au ras des pâquerettes : les bons et les mauvais, les sages et les insensés, les maîtres et les serviteurs, les riches et les pauvres. Et pour que ces oppositions ne planent pas au ciel de l’abstraction, Jésus fait vivre sous nos yeux des histoires plus vraies que nature, empruntées sans doute à l’actualité de son temps : des vignerons homicides, des salariés furieux, un fils perdu, un juge inique et, aujourd’hui, pour compléter la liste, un escroc astucieux. Qu’est-ce qui lui a pris ce jour-là ? Encourager ses auditeurs à resquiller, et même pire : à voler !
« Coup de tonnerre de la parabole », s’exclame Antoine Nouis face à cette incroyable surprise du récit. Car ce fameux gérant ne se contente pas de casser le métier en trafiquant les créances de son patron. Bien plus grave encore : il détruit la morale. Et Jésus lui dit : « Bravo ! Bien joué mon garçon ! » Ajoutant à l’intention de ses disciples médusés : « Faites-en autant ! Prenez-en de la graine ! »
ELLE EST OÙ, VOTRE IMAGINATION ?
Certains interprètes ont cru s’en sortir en expliquant savamment que les intendants de l’époque étaient très peu payés, mais se constituaient un salaire sur le dos des débiteurs de leurs maîtres, en majorant la dette et les intérêts. Du coup, réduire la dette n’était jamais que la ramener à ce qu’elle était vraiment. On a peine à suivre cette explication quand on découvre la suite du texte où Jésus pousse encore plus loin la provocation en reprochant aux « fils de la lumière » d’être moins rusés que « les fils de ce monde ».
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