Clerheid : une école laboratoire d’humanité

Clerheid : une école laboratoire d’humanité

Quarante années d’accueil et d’une histoire partagée avec la nature et les enfants : telle est la vie à l’école de Clerheid. Une éducation à l’émerveillement, à la paix, à l’art et à l’esprit critique. Un projet éducatif puissant aux multiples facettes. Un moment charnière.

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Publié le

2 novembre 2025

· Mis à jour le

3 novembre 2025
Des enfants jouent sur une branche d'arbre

Situé dans la commune d’Érezée, en province du Luxembourg, le village ardennais de Clerheid est un hameau perché sur un haut plateau. C’est un point d’observation qui permet de poser le regard à plus de vingt kilomètres à la ronde. Et c’est un signe. L’ancienne école, à l’écart des axes routiers, s’est transformée depuis quarante ans en un centre d’hébergement et d’animation qui organise tout au long de l’année des classes vertes, des camps de vacances et des activités extrascolaires. Y rencontrer Pascale et Jean-Denis Lilot, c’est grandir en humanité.

À peine arrivé, on se trouve plongé en terre d’enfance. Deux garçons et une fille brossent et câlinent le cheval de trait qui vient de rentrer. Un clan de copines s’affaire à nourrir la chèvre pendant qu’un ensemble choral entame à l’intérieur un chant qui honore la vie et la mémoire. Jean-Denis descend de la charrette qui ramène un groupe d’enfants-acrobates-clowns revenus du chapiteau, plante son regard dans le vôtre et lance avec une gravité joyeuse : « Bonjour ! Ici, si quelqu’un a une larme qui coule sur la joue, on s’arrête pour le consoler. Tu verras c’est une école de la vie. On mange ensemble ? »Puis en chuchotant :« Il y a un anniversaire à célébrer. » Le ton est donné. 

DUO DE FLÛTES

Avec plus de vingt-cinq élèves de primaire à table, on se dit qu’il sera difficile de se parler. Et l’on se trompe. Un son de flûte se fait entendre et attire l’attention des enfants comme un premier signe donné. Une seconde flûte se joint et le duo offre alors une mélodie que tous et toutes reconnaissent. En quelques secondes, un étonnant silence s’installe. C’est improbable mais réel. Puis les voix reviennent et se mélangent à l’envi dans une évidente harmonie. Il se passe quelque chose de l’ordre du bon sens, du sens du bon. 

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