Faire ses courses en circuit court

Faire ses courses en circuit court

« Mon épicerie est un magasin d’alimentation géniale, explique Laurence Votquenne. C’est mieux qu’alimentation générale… » Avec six cent cinquante produits en vente directe à Awagne (Dinant) ou sur son site internet, l’Épicerie des Massennes se définit comme de proximité et durable. À quelques kilomètres de là, à Chevetogne, Nathalie Puissant tient son magasin à la ferme du Champia. Elle est à la fois productrice et épicière. Toutes deux promeuvent le circuit court, au-delà des modes ou des crises.

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Publié le

31 mars 2024

· Mis à jour le

4 février 2025
Laurence Votquenne derrière son comptoir qui pèse une tranche de fromage

CONSOMM’ACTEURS

À Awagne, Laurence s’active depuis sept ans à faire tourner sa petite entreprise. « J’offre un assortiment de produits frais, des fruits et légumes dont 95% sont certifiés bio et locaux ou régionaux. Sur la région de

Dinant je n’ai pas assez de maraichers bio. Mais je choisis uniquement des produits locaux ou régionaux. » Les clients ? « C’est un peu le résultat de la transition actuelle : ils font un choix de société. »

CLIENTS FIDÈLES

Si des clients sont issus d’Awagne et environ (5%), la majorité provient de plus loin et privilégie la qualité. « Des gens viennent toutes les semaines et essayent de ne pas devoir faire différents magasins : maraîchers, crèmerie, boucherie… Ici, en viande, j’ai des morceaux choisis que je propose en petites quantités. En se régalant, on est vraiment à la source de la nature, du bien-être, du goût. De plus, on rencontre de chouettes personnes. »

STABILITÉ

Si le covid a eu un impact temporaire, la crise et les manifestations d’agriculteurs actuelles ont peu d’effets sur la fréquentation. « Lors de la pandémie, j’ai eu des nouveaux clients par nécessité. Ils pensaient sincèrement qu’ils allaient continuer à venir… Et puis, du jour au lendemain, c’était terminé », explique Laurence Votquenne. Pour fidéliser sa clientèle, elle est très active sur internet et participe au réseau des “Fidelibon”.

DES PRÉCURSEURS AU CHAMPIA

« Nous produisons en bio depuis vingt-deux ans, bien avant la mode, sourit Nathalie Puissant. Le magasin à la ferme est venu plus tard, depuis une quinzaine d’années. Au début, on vendait nos fromages, nos légumes, nos poules… Puis, on s’est rendu compte qu’il fallait un peu de tout pour garder les gens. Et comme j’avais trop de travail, je n’ai plus fait de fromage. » À Chevetogne, la Ferme du Champia attire aussi des clients de Namur, de Wellin…

CONTACTS HUMAINS

Pourquoi un commerce en plein village ? « On a fait cela pour le contact, car il n’y a rien de plus impersonnel que les grandes surfaces. Voilà ! » Nathalie précise aussitôt que la question du prix est un faux débat. « J’affirme que je reste moins chère qu’en grand magasin ! En conventionnel, ils sont plus chers que moi. » Avec malice, elle ajoute : « Sauf les poireaux ! » Meilleure marché aussi que les chaînes bio dans les grandes villes.

PRODUIRE ET VENDRE

Selon les saisons, la part des produits cultivés au Champia varie dans les étals. En été, ils viennent quasi à 100% de la ferme. « Les gens cherchent le contact, mais surtout des produits frais, de qualité et qui ont du goût. » Le contrôle sur les prix est aussi une valeur importante. Cette autonomie dans leur fixation figurait dans les récentes revendications des agriculteurs.

UN PEU DE LENTEUR

« En décidant de venir ici, les gens font un choix clair, estime Nathalie. Il y en a beaucoup auxquels je m’attache. Je parle avec eux, je les connais bien. On est content parce qu’ils ne sont pas des numéros. Comme nos animaux. Nous avons de vieilles vaches qui ont onze ou douze ans et pour lesquelles nous ne touchons plus de primes. Nous les gardons tant qu’elles mettent bas. »

Épicerie des Massennes: e-massennes.be/

Ferme du Champia: biowallonie.com/acteursbio/ferme-du-champia/

D’autres adresses en Wallonie: jecuisinelocal.be/producteurs-artisans/

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