Ces couleurs titubantes, je vous propose d’abord de les rejoindre au cœur de ce poème dont l’imagination m’a mis de très joyeuse humeur. Voyez le tableau d’ici. Et je ne cite que le tout début du poème : « Le rose s’allume dans le plomb / L’indigo traverse l’amarante / Le roux divague avec l’olive / L’encre de Chine givre le vermillon. » Aucune toile n’est jamais finie ajoute l’écrivain dont toute l’œuvre interroge le mystère. Quand je regarde les fêtes liturgiques de l’Ascension à la Trinité, j’y vois aussi les couleurs ivres d’un tableau évangélique toujours à continuer. Du coup, je vous propose un petit exercice de théologie picturale : attribuer une couleur à chaque fête. C’est un jeu ! Et il y a de l’ivresse dans l’air.

« MONSIEUR TOUT BLANC »

L’Ascension d’abord. Je sais bien qu’on la voit toujours blanche, à cause, peut-être, de l’aube des communiants ! Et puis, n’est-ce pas la couleur du départ, du passage, celle du candidat aussi – candidus – celui qui change de condition. Absent de l’arc-en-ciel, le blanc dit le froid, la mort, la neige, le muguet… et la soutane du pape ! « Monsieur tout blanc », comme l’appelait un film d’il y a quelques dizaines d’années. J’aimerais bien, moi, que le pape ajoute un petit éclat de rouge sur son vêtement blanc, car, en fait, qu’est-ce qui interdit de le réjouir, le blanc-Ascension ? 

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