Pompes funèbres : une industrie du chagrin

Pompes funèbres : une industrie du chagrin

Marges confortables et arrangements inavouables : le marché des pompes funèbres fonctionne comme une véritable industrie. En Belgique, ainsi qu’en France, l’influence du lobby funéraire pèse sur les droits des familles et freine l’émergence de pratiques plus sobres.

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Publié le

21 décembre 2025

· Mis à jour le

21 décembre 2025
Image générée par IA de personnes portant un cercueil
MARGES ÉLEVÉES. Les enterrements rapportent beaucoup d’argent aux entreprises du secteur (dessin d’illustration).

Les lobbies des hydrocarbures, du tabac et des pesticides sont sans conteste les plus connus du grand public. Plus discret, mais pas moins redoutable, le secteur funéraire a également le sien. En Belgique francophone, le poids du lobby des pompes funèbres se lit d’abord dans la manière dont il accompagne (et parfois, freine) l’évolution de la loi. Quand l’Allemagne, la Suisse ou les Pays-Bas, mais aussi la Flandre, ont ouvert la porte aux cercueils en carton et aux inhumations en linceul, la Wallonie et Bruxelles sont largement à la traîne. En 2009, le législateur wallon s’est contenté d’interdire les cercueils en polyester et d’imposer des gaines biodégradables. La prohibition du carton, autorisé au nord du pays, a été maintenue, et la mise en œuvre de l’inhumation en linceul, pourtant votée à Bruxelles, est restée en suspens. 

MARGES TRÈS ÉLEVÉES

Souvent abritée sous le couvert des traditions et de la douleur des familles, cette forme de conservatisme rejoint très concrètement les intérêts économiques de la corporation. Rendues possibles par une information parcellaire des familles, les marges sur les cercueils classiques sont très élevées ; un cercueil en carton ne permettrait pas de dégager les mêmes profits. En Wallonie, ce lobby sectoriel s’incarne notamment dans la Fédération wallonne des pompes funèbres (FUNEWAL), qui joue le rôle de porte-voix officiel, souvent au détriment de progrès souhaitables sur le plan de la durabilité. 

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