En Safari, Charleroi derrière la scène

En Safari, Charleroi derrière la scène

Grands travaux en bord de Sambre, nouveau cœur commercial, rénovations… Charleroi n’est plus ce qu’elle était. Quoique. Derrière cette belle vitrine subsistent d’énormes pans à l’abandon, qu’il peut être original de découvrir pour se faire une autre idée de cette métropole post-industrielle. Depuis une dizaine d’années, une association culturelle organise ces visites touristiques à contre-courant, sous forme d’un city safari légèrement borderline. En route pour quelques heures de grand frisson garanti.

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Publié le

28 novembre 2023

· Mis à jour le

12 mars 2025
Plusieurs personnes marchant en file indienne vers un bâtiment abandonné

UN CONTRE SIGHTSEEING TOUR

Nicolas Buissart est assurément un personnage original. Ayant étudié pour devenir boucher, puis soudeur, il trouvera sa voie comme designer et artiste multiforme. En 2009, il décide de faire découvrir les paysages post-industriels de sa ville natale et crée “Charleroi Adventure”, comme il y a “Doha Adventures” ou “New York City Adventures”. À l’instar des “adventures” avec jeeps et

casques coloniaux, il balade en minibus des touristes avides de sensations et leur montre la face cachée des choses. Dans les locaux du cercle paroissial de Montignies- sur-Sambre, qu’il a racheté en 2019 avec quatre copains, Nico débute le tour par un topo historico-culturel. Et confie que, pour voir Charleroi autrement, il va parfois falloir ruser.

SE MOUILLER À LA PISCINE

Ce jour-là, la visite commence par un véritable lieu de mémoire: l’ancienne piscine Solvay de Couillet, ouverte en 1937 et à l’abandon depuis 1998. Les visiteurs se faufilent pour accéder à ce bâtiment typique du style moderniste,

tandis que Nico tente d’ouvrir le cadenas qui en ferme l’entrée. Cette fois, sans succès. Pour découvrir la beauté du bassin et de sa salle des fêtes, il faudra en quelque sorte “se mouiller”, c’est-à-dire passer par un autre accès, assez particulier…

L’ART STREET AU CHARBON

“Quelque part” près de Charleroi, les touristes pénètrent, de manière subtile, sur le site d’un ancien charbonnage. Dans les bureaux, la vie semble presque s’être arrêtée hier. Et, malgré un certain saccage, la salle des douches rappelle toujours que,

jadis, des hommes passaient ici une partie de leur vie. Nico conduit la visite en mettant moins l’accent sur la technique que sur l’histoire et l’architecture. Le street art, lui, parle partout de lui-même. Aucun des bâtiments n’a échappé à ses fresques.

CHEZ NICO

Pour la pause-repas, il fallait apporter ses tartines. Mais d’ordinaire, Nico organise un pique-nique sur un terril. Ensuite direction chez lui, à Rockerill, espace culturel qui occupe l’ancienne forge de La Providence, fleuron sidérurgique de la région. Depuis 2005, Nico et ses amis en ont fait un haut lieu de culture alternative, accueillant chaque année des centaines d’artistes et des dizaines de milliers de visiteurs.

SENS INTERDIT

Le safari s’est terminé à la ligne 5, construite fin des années 1970. Aujourd’hui sans métro, les stations restent fantômes. De retour au cercle Saint-Charles, Nico est fier d’avoir pu révéler un autre Charleroi.

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