Edito

POUR L’APPEL, QUEL FUTUR ?

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L’appel a de la chance. Son lectorat est, en grande partie, enthousiaste et fidèle. Les quelques centaines de lectrices et lecteurs qui ont pris le temps de répondre à l’enquête lancée au printemps nous l’ont confirmé. La plupart des répondant·e·s sont content·e·s du magazine, apprécient son indépendance et son caractère ouvert voire, pour certains, clairement multiconvictionnel. Rares sont celles et ceux qui voient quelque chose à modifier. Ces avis sont précieux et nous encouragent. Mais il faut reconnaître qu’ils représentent d’abord la vision de notre "coeur de cible– . Des personnes qui nous suivent depuis très longtemps (au moins dix ans pour 50% des répondants, plus de vingt pour 25%), qui sont âgées (70% ont plus de 69 ans) et qui appartiennent surtout à la catégorie de nos "abonnés individuels– , qui ne représente qu’une partie de nos modes de diffusion.

L’enquête ne reposant pas sur un échantillon représentatif de l’ensemble du lectorat, impossible de savoir si la satisfaction exprimée est générale, ni de déterminer le profil de tout qui nous lit.

Ainsi, alors que tous les spécialistes s’accordent pour dire que "l’avenir de la presse– passe par le digital, les réseaux sociaux et le multimédia, la plupart de celles et ceux qui ont pris le temps de remplir le questionnaire en ligne ne sont pas grands amateurs de ce genre de médias. Certaines personnes ont même préféré nous téléphoner, ou envoyer un petit mot, plutà´t que de répondre sur le web...

Nous pouvons être fiers d’avoir un "coeur de cible– qui a répondu à notre appel, et devons tout faire pour continuer à satisfaire ses attentes. Ce qui, dans le contexte de crise actuel –“ et même en augmentant légèrement nos tarifs d’abonnement –“ , impose de bénéficier de davantage de moyens.

Dans trois ans, en 2025, L’appel fêtera ses cinquante ans. Notre magazine n’a plus grand rapport avec le mensuel de 1975. Mais avoir un demi-siècle en ligne de mire est l’âge idéal pour entreprendre une remise en question fondamentale. Celle-ci a déjà été amorcée par les ins- tances de l’ASBL dont dépend le magazine. Le sondage sur la spiritualité réalisé avec l’UCLouvain en était un des premiers pas. Il a notamment inspiré la prochaine
refondation de la charte éditoriale de L’appel. Celle-ci tiendra compte de l’éclatement des structures et des références que le monde vit actuellement, et pas seulement cà´té chrétien. Et sera sensible à une éventuelle "implosion– de l’Église catholique, dont certains aspects sont abordés dans ce numéro.

Alors que la moyenne d’âge des rédactrices et rédacteurs du magazine se rapproche doucement de celle de son "coeur de cible– , pour les médias de L’appel, de grandes questions doivent désormais trouver réponse. Toute nouveauté nécessitant des apports de fonds importants, ne serait-il pas bientà´t temps que L’appel prenne sa retraite ? Peut-on se contenter du maintien de la formule actuelle d’un mensuel papier ? D’autres projets doivent-ils non seulement être pensés, mais mis en chantier, avec l’aide progressive d’une relève qui ne pourra, matériellement, plus reposer sur le bénévolat, comme c’est largement le cas aujourd’hui ?

Au-delà des valeurs qui guident le projet de L’appel et de la ténacité de ceux qui le pilotent, une partie de la réponse sera de nature financière. Les temps, à ce propos, ne sont pas propices aux largesses. Cependant, nous savons que, tant dans notre "coeur de cible– que plus largement, nous pouvons compter sur la générosité de nos lectrices, lecteurs et ami·e·s. Nous nous adressons donc à vous dans ce but : aidez-nous à aller de l’avant. Les coordonnées bancaires permettant de nous soutenir figurent dans l’encart central de ce numéro ou dans le virement ci-dessous.
Merci de nous aider à dépasser le cap de nos cinquante ans !

Frédéric ANTOINE Paul FRANCK

Rédacteur en chef Président du conseil
d’administration de l’ASBL L’appel