Au nom de la mère, de la fille, et de…

Au nom de la mère, de la fille, et de…

Des femmes actives dans des paroisses qui se mettent en grève pendant le carême pour contester la domination masculine dans l’Église catholique (voir les “Indices” de ce numéro).

Par

Publié le

24 mars 2025

· Mis à jour le

25 mars 2025
Plusieurs femmes les unes à côté des autres et souriant

Des Afghanes interdites d’éducation par un pouvoir religieux patriarcal qui créent pour les filles des classes secrètes.

Une jeune Iranienne qui se promène en sous-vêtements devant son université afin d’exprimer son opposition au port du voile, imposé par les mollahs.

En Syrie, des femmes qui manifestent contre un futur État confessionnel, et pour les droits de leurs consœurs.

En Grèce, des femmes interdites d’entrée au Mont Athos et à ses monastères orthodoxes, ou au Japon, au mont Ōmine et à ses temples shintoïstes et bouddhistes. 

À l’occasion de la journée des droits des femmes, des juives françaises qui dénoncent un judaïsme se voulant exclusivement masculin, « la misogynie n’est pas que la fantaisie de quelques rabbins poussiéreux », écrivant alors l’une d’entre elles dans un manifeste. 

Dans une lettre ouverte de la Tribune du dimanche, Agnès Jaoui, actrice et réalisatrice, Caroline Fourest, directrice de Franc-Tireur, Delphine Horvilleur, rabbine, et douze autres féministes, qui défendent « un féminisme universaliste, laïque et attaché à l’égalité »…

Les femmes et les religions (ou la laïcité), ce n’a jamais été une mince affaire. Comme si elles n’avaient pas, de tout temps, été celles à abattre, ou à tout le moins à maîtriser et à minimiser coûte que coûte. Les contextes socioculturels où ces croyances ou philosophies ont éclos ne sont évidemment pas étrangers au traitement qu’elles ont accordé aux femmes. Mais difficile de dire qui, des religions ou des sociétés, a la première marqué l’autre d’une empreinte patriarcale quasiment indélébile… Jusqu’à ce que se déchire un coin du voile.

Cela méritait bien que nous interrogions sur ce sujet les chroniqueuses et chroniqueurs de notre rubrique “Croire ou ne pas croire”, où nous donnons chaque mois libre parole à des auteur·e·s de confessions ou philosophies différentes. Si, d’ordinaire, chaque rédacteur traite son propre sujet, une fois l’an, tout le monde est invité à produire un article sur thème commun. Chacun·e peut l’aborder sous son angle préféré. Mais les textes doivent tous traiter du même sujet. Cette fois : « Ma religion (ou ma philosophie) : et les femmes ? »

Le passif à ce propos étant particulièrement lourd, proposer à cinq auteur·e·s de décliner ce thème ensemble était un peu provocateur, et l’entreprise hasardeuse. N’allait-on pas voir l’un·e ou l’autre décliner ou ne pas oser monter au créneau ? C’eût été sans connaître le niveau d’indépendance et de liberté d’expression de nos auteurs par rapport aux “confessions” dont ils relèvent, liberté qu’ils peuvent pleinement explorer ici puisqu’ils/elles s’expriment dans L’appel à titre personnel, et non en tant que “représentant officiel” d’une chapelle.

Depuis que cette méthode a été mise en œuvre, les résultats ont toujours été de très bonne tenue. Cette fois, ils dépassent toutes les espérances. Les explications, opinions et commentaires contenus dans les tribunes des pages 22 à 26 sont de très très haute tenue. Ils bousculent des frontières et justifient l’espérance de changements vis-à-vis des femmes. L’appel est particulièrement fier de pouvoir recourir mensuellement à ces plumes remarquables qui révèlent une fois encore non seulement leur richesse, mais aussi leur caractère prophétique. Une lecture à ne manquer sous aucun prétexte.

 Frédéric ANTOINE, Rédacteur en chef du magazine L’appel

Partager cet article

À lire aussi

  • Couverture du livre de Richard Powers avec le dessin d'une raie
  • 7 enfants sur des petits vélos, accompagnés de deux animatrices dans une cour d'école devant un goal
  • Le chroniqueur Armand Veilleux, à l'extérieur devant des arbres