Contre l’extrême droite : « réenchanter la démocratie »
Contre l’extrême droite : « réenchanter la démocratie »
L’extrême droite a largement progressé lors des récentes élections européennes et gouverne aujourd’hui, seule ou en coalition, dans de nombreux pays du continent. Les partis relevant de cette idéologie, tout en en rejetant l’appellation, ont réussi leur “dédiabolisation” en s’inscrivant, le plus souvent, dans le jeu démocratique et en voyant leurs idées récupérées par d’autres formations politiques traditionnelles. Pour les combattre, le politologue liégeois François Debras et Benjamin Biard, membre du CRISP (Centre de recherche et d’information sociopolitique), estiment qu’il faut retrouver un nouveau souffle démocratique.
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Lors du scrutin européen de juin dernier, l’extrême droite a connu un réel succès. Progressant dans presque tous les pays, elle est arrivée en tête en Belgique, France, Italie, Autriche et Hongrie, et seconde en Allemagne et aux Pays-Bas. Au parlement, ses formations sont réparties en trois groupes : Patriotes pour l’Europe, le troisième plus important derrière la droite (PPE) et les sociaux-démocrates avec 84 députés de douze nationalités différentes (notamment française, hongroise, belge flamande, espagnole et néerlandaise), Conservateurs et réformistes européens avec 78 représentants (dont les Italiens) et Europe des nations souveraines et ses 25 membres (principalement allemands, polonais et bulgares).
CRISE DE LA DÉMOCRATIE
« Nous sommes face à une crise de la démocratie représentative, analyse Benjamin Biard, chargé de recherche au CRISP. On constate une perte de confiance dans les institutions, dans les hommes et femmes politiques et, plus fondamentalement, dans le fonctionnement démocratique, en plus des contextes sécuritaire, migratoire… L’imperfection de son modèle est pointée, notamment sur les réseaux sociaux qui mettent de plus en plus en lumière son moindre dysfonctionnement, donnant le sentiment que rien ne va plus. » « L’extrême droite joue sur la critique des institutions, des partis politiques, de la corruption, etc. dans laquelle les électeurs peuvent se reconnaître, observe de son côté François Debras, politologue à l’université de liège et à l’HELMo, la Haute École Libre Mosane. Elle exalte un sentiment d’injustice sociale et économique et joue sur la logique du bouc émissaire et de la stigmatisation des minorités présentées comme volant le travail des autres. »
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