Et à la fin, il n’en restera qu’un

Et à la fin, il n’en restera qu’un

Un seul groupe contrôlera sans doute bientôt tout le secteur de la presse quotidienne en Belgique francophone. Avec le risque de voir les contenus s’homogénéiser et que disparaisse… le titre le plus vendu à l’heure actuelle.

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Publié le

1 septembre 2025

· Mis à jour le

2 septembre 2025
Machine qui permet d'imprimer des journaux
DEMAIN. Mais que restera-t-il de la diversité salutaire des journaux francophones ?

L’Avenir, La Libre Belgique, La Dernière Heure, Moustique, Télé-Pocket et Paris-Match Belgique appartiendront bientôt au groupe de presse Rossel, qui possède déjà Le Soir, tous les journaux régionaux de Sudinfo, le Grenz-Echo, Le Soir Mag, Ciné Télé Revue et 50% de L’Écho/De Tijd. En contrepartie de la cession des premiers titres cités, leur propriétaire actuel, le groupe IPM (Informations et Productions Multimédia), deviendra actionnaire de Rossel à hauteur de… 10%. Si l’autorité de la concurrence marque son feu vert, ainsi disparaîtra le seul concurrent que “l’ogre” Rossel comptait encore sur le marché du sud de la Belgique.

LA GRENOUILLE ET LE BŒUF

On savait le secteur de la presse en mauvaise santé, mais on imaginait mal qu’un jour, pour des raisons essentiellement économiques, un des derniers éditeurs de presse capitulerait en rase campagne, en venant à céder ses titres à son concurrent, pour qui tout est ainsi venu à point à qui savait attendre. Rossel n’aura en effet eu qu’à patienter jusqu’à ce que le fruit soit mûr et tombe de l’arbre pour ne faire qu’une bouchée d’IPM presse. Fondée en 1887 par l’imprimeur bruxellois Émile Rossel, la société éponyme aurait déjà pu, à diverses reprises, acquérir tout ou partie de IPM, dont les finances ont souvent été un peu déficientes. Au nom du pluralisme, elle s’en était retenue, se contentant de laisser une portion plutôt congrue aux titres de son concurrent, La Libre Belgique et La DH-Les Sports

Lorsque, en 2021, IPM s’est porté acquéreur des Éditions de L’Avenir (EDA), puis a racheté la chaîne d’infos LN24, on avait cru l’entreprise en meilleure santé. Après avoir investi (puis désinvesti) dans le juteux marché des sociétés de paris sportifs en ligne, IPM semblait avoir acquis des reins plus solides. En rachetant EDA, il devenait propriétaire du titre de presse le plus vendu en Belgique francophone, L’Avenir étant devenu numéro 1 des diffusions payantes devant l’ensemble des titres régionaux du groupe Rossel (La Nouvelle Gazette, La Meuse, La Capitale, etc.). Alors que les ventes de Sud Presse baissaient, celles de L’Avenir avaient subi moins de désaffection de la part de ses acheteurs, des abonnés réputés pour leur fidélité transgénérationnelle. 

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