Sans recul, sans filtre
Sans recul, sans filtre
L’humain n’est pas naturellement violent, mais profondément influençable.
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Pour assurer sa pérennité, l’humain observe, copie, s’adapte… depuis la nuit des temps. Ce mimétisme n’est pas un simple jeu de reproduction sociale, mais un véritable moteur anthropologique. Bien entendu, lorsque les modèles ne sont plus qu’une succession de cynisme et de violence, Homo sapiens des temps modernes s’en inspire avec un zèle redoutable. « La violence ne se réduit pas à l’acte, elle commence bien avant, dans les formes de vie qu’on apprend à juger acceptables »,écrit Cynthia Fleury. Cette philosophe et psychanalyste, membre fondatrice du Réseau international des femmes philosophes, y explore la manière dont la violence s’installe insidieusement, à travers les normes, les modèles, les exemples qui structurent nos existences. Elle défend l’idée que les figures publiques ou dominantes façonnent le climat moral et que leur influence se répercute jusqu’aux comportements les plus quotidiens, parfois les plus tragiques. Ce que nous voyons, nous le devenons.
ON TUE DANS LES ÉCOLES
Dans un monde où les sommets du pouvoir ont pour stratégie l’intimidation, le mensonge, la violence symbolique ou économique, il serait naïf de croire que ces comportements resteront confinés. Le monde est poreux. Ce qui se passe au sommet ruisselle – pas sous forme de richesse, comme d’aucuns voudraient nous le faire croire – et lorsqu’un langage belliqueux envahit les débats publics sans le moindre garde-fou, cela instruit une école parallèle. Et celle-là ne prend pas de vacances.
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