Soif d’autre chose

Soif d’autre chose

Soif d’autre chose. Manchester après Paris, Le Caire, Londres, Istanbul, Berlin, Nice, Bruxelles, Paris… Chaque matin, à l’heure d’ouvrir son smartphone ou sa radio, la même peur. Cette nuit, l’insoutenable liste des victimes du terrorisme s’est-elle encore allongée? Et où ? Si la crainte se fait chair, à chaque fois, l’horreur prend un nouveau visage….

Publié le

1 juin 2017

· Mis à jour le

4 février 2025

Soif d’autre chose.

Manchester après Paris, Le Caire, Londres, Istanbul, Berlin, Nice, Bruxelles, Paris… Chaque matin, à l’heure d’ouvrir son smartphone ou sa radio, la même peur. Cette nuit, l’insoutenable liste des victimes du terrorisme s’est-elle encore allongée? Et où ?

Si la crainte se fait chair, à chaque fois, l’horreur prend un nouveau visage. Hier, des enfants à la sor- tie d’un concert rock. La veille, des chrétiens pendant une messe. Précédemment, des touristes, des promeneurs, des familles, des voyageurs…

Une même peur, mais aussi, mêlé de soulagement et de fatalisme, ce même dégoût, qui finit par colorer de gris ou de noir toutes les journées. Et s’il n’y avait que le terrorisme… Mais que d’autres actes bar- bares perpétrés chaque jour ici ou ailleurs. Et qui, à chaque fois, suscitent l’incompréhension. Comment est-ce possible ? Alors, la sinistrose s’installe. Avec son cortège de méfiances, de suspicions, de rejets et de haines.

Les Hommes, pourtant, possèdent en eux une ma chine capable de lutter contre tout cela : leur incroyable force de résistance. Un profond pouvoir de résilience. Et une farouche volonté de vivre, s’il le faut en se révoltant.
Il n’est de jour sans que des femmes et des hommes ne disent leur espoir que cela change. Et essaient, à leur modeste échelle, d’y contribuer.

Chaque médaille, bien sûr, a son revers. Des initiatives que l’on pourrait juger porteuses d’avenirpeuvent aussi faire l’objet de critiques, et ceux qui y croient être qualifiés de naïfs ou d’utopistes, « récu- pérés » par un « système » dont l’art serait de faire croire qu’il évolue alors que son seul but serait de rester le même. Mais, malgré tout…

La grande lessive politique qui agite la société wallonne depuis le début de cette année en est un bel exemple. Tout comme la nouvelle donne que l’élec- tion présidentielle a fait surgir en France. Dans les deux cas, une partie de la population a estimé que cela ne pouvait plus continuer. Qu’il fallait contribuer à prendre son destin en main.

Mais d’autres signes, bien plus légers parfois, manifestent aussi cette aspiration au changement. Ain- si, par exemple, Salvador Sobral. Hier inconnu, ce jeune Portugais au coeur fragile a remporté avec une appréciable avance le concours Eurovision. Sa prestation n’était en rien exceptionnelle. Elle paraissait même surannée. On aurait pu l’avoir déjà entendue mille fois. Mais elle était en fait unique. Car sa chan- sonnette était aux antipodes de toutes les recettes d’ordinaire utilisées pour briller dans ce type de compétition.

Sous ses aspects convenus, aussi « banal » que Stéphane Bern, notre « découverte » du mois, paraît conventionnel, Sobral a paru « révolutionnaire ».

L’été va permettre à bon nombre d’entre nous de prendre un peu de repos. Qu’il soit aussi l’occasion de nourrir cette « soif d’autre chose » qui, à défaut de révolution, nous permet de tenir un peu mieux le coup. Bonnes vacances.

Frédéric ANTOINE

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