Vous êtes ici: Archives / Numéros parus / N° 318

EDITO

SOURIRE SANS COMPLOT.

Pierre de Barrigue de Montvalon a eu 85 ans fin de l’année passée. À l’entendre commenter l’actualité de l’Église, et mâtiner ses observations d’avis assez cinglants sur les tournures actuelles que prend l’Institution catholique romaine, on ne l’imaginerait pas. Pierre de Montvalon a une jeunesse d’âme et une liberté de ton que l’on rêverait de découvrir chez bon nombre de chrétiens beaucoup, voire vraiment beaucoup, moins âgés.
Et pourtant, avant de libérer son langage, Pierre de Montvalon il a presque fait la totalité du parcours obligé du bon catholique. Jeune, il n’avait juste pas choisi la prêtrise. Mais il s’en était fallu d’un cheveu. Avant cela, il avait orbité autour des milieux religieux depuis sa naissance. Il est même encore fier de confier qu’il fut « thuriféraire », c’est-à -dire « clerc chargé du port de l’encensoir » dans l’Église d’avant le Concile. Il s’en souvient toujours.
Son parcours journalistique aussi, a longtemps été assez conventionnel. Pendant des années, il a ainsi été directement attaché au quotidien français Le Figaro, qui ne se distingue pas nécessairement par son ouverture d’esprit et l’inclination de son coeur vers des causes progressistes...
Mais à l’entendre aujourd’hui parler de religions et de l’état de l’Église, et surtout à le voir les dessiner, on ne peut être pris que par un énorme élan d’espérance. Celui qui démontre que la pensée libre est possible, et que, décidément, on peut en dire bien des choses, quand on les traite sur un mode humoristique.

Bien des choses qui permettent de ne pas perdre le Nord alors que, par ailleurs, les événements paraissent parfois de plus en plus complexes à comprendre. D’où, peut-être, cette tentation d’explication par le « complot permanent » qui hante les consciences de nos contemporains. En manque de réponse dès que cela tourne mal, nous sommes souvent, aujourd’hui, tentés de rechercher une réponse dans l’inconnu, c’est-à -dire dans la main agissante de groupes occultes : 11 septembre, haute hiérarchie de l’Église, démonétisation du monde politique... Tout semble le fruit de conspirations, comme l’affirment si volontiers des centaines de sites sur Internet. Comment s’étonner que les complots dont se repaissent films et romans à coloration religieuse, comme l’actuel Anges et Démons fassent eux aussi recettes ?

Mais, en même temps, ces théories semblent si tentantes...

Décidément, il nous faudra toujours un Pierre de Montvalon pour nous extirper un petit sourire sur le monde. Dans les mois qui viennent, nous espérons pouvoir, de temps à autre, accueillir dans nos pages les créations de ce « jeune » talent à nul autre pareil. Nous nous en pourléchons déjà les pupilles.
En attendant, bonne fin de semestre, et, dans les meilleures conditions possibles en ce moment, bonnes vacances. L’appel vous retrouve en septembre... Regonflé à bloc.

Frédéric ANTOINE

Mot(s)-clé(s) : L’édito
Partager cet article
Vous êtes ici: Archives / Numéros parus / N° 318