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Edito

LA FORCE D’AIMER.
Soir d’hiver. La nuit tombe aÌ€ cinq heures. Mais, aux quatre coins de Wallonie et de Bruxelles, ils sont malgreÌ tout des dizaines aÌ€ reprendre leur voiture, direction le Parc Maximilien. LaÌ€, des hommes et des femmes les attendent, transperceÌ s par l’humiditeÌ ou le froid. Ils savent que, cette nuit encore, certains d’entre eux auront la chance de dormir au chaud, chez des particuliers. L’organisation est bien roÌ‚deÌ e : les reÌ fugieÌ s vite embarqueÌ s, le contact s’eÌ tablit. Tous ceux qui ont ainsi ouvert leur logis ont « leur » histoire aÌ€ raconter sur les moments peu communs qu’ils ont alors veÌ cus. Et sur la relation qui s’est creÌ eÌ e avec ces eÌ‚tres qui ont tout abandonneÌ pour fuir la peur et la miseÌ€re. Le besoin de raconter ces expeÌ riences est si fort qu’un site internet a meÌ‚me eÌ teÌ creÌ eÌ pour les recueillir (www.perlesdaccueil.be).

Chaque accueil est en e et un moment de fraterniteÌ , de partage. Un eÌ veÌ nement fort, inattendu. Certains reÌ fugieÌ s ont
affirrmeÌ que, nulle part ailleurs qu’en Belgique, ils auraient eÌ teÌ reçus de pareille manieÌ€re. Avec autant de vrai Amour.

Alors que les eÌ talages des commerces se colorent de rouge et de coeurs en tous genres, et que chacun (et chacune) se promet de ne pas oublier de ceÌ leÌ brer ce 14 feÌ vrier, qu’il est bon de reÌ eÌ couter (ou de relire) cette chanson aussi universelle qu’eÌ ternelle, eÌ crite par Brel il y a soixante-deux ans. N’y dit-il pas que, parfois, on n’a que l’amour pour unique secours, pour « habiller, matin, pauvres et malandrins de manteaux de velours » ? AÌ€ offrir en prieÌ€re pour les maux de la terre et aÌ€ ceux-laÌ€ « dont l’unique combat est de chercher le jour  ». Ou « pour tracer un chemin, et forcer le destin, aÌ€ chaque carrefour ». Et Brel d’affirmer en finale que, meÌ‚me sans avoir rien d’autre que la force d’aimer, on a « dans ses mains le monde entier  »...

La force d’aimer : voilaÌ€ le vrai moteur de l’humani- teÌ . Face au drame des reÌ fugieÌ s, et notamment des Soudanais. Vis-aÌ€-vis de ces SDF dont les freÌ‚les abris de carton envahissent pour l’instant les recoins des vitrines des centres urbains. Et aÌ€ l’eÌ gard de tous ceux qui ont perdu l’habitude d’eÌ‚tre aimeÌ s, ou ne l’ont jamais eÌ teÌ .

Selon certaines sources, discutables et non certifeÌ es, Valentin aurait eÌ teÌ martyriseÌ un 14 feÌ vrier parce qu’il aurait marieÌ en secret des couples qui s’aimaient. Mais c’est bien plus tardivement qu’il sera vedettiseÌ comme « patron des amoureux ». Que chacun rende ce jour-laÌ€ hommage aÌ€ celle ou celui qu’il aime est magnifique. Mais plutoÌ‚t que de l’appeler « feÌ‚te des amoureux », pourquoi ne pas plus simplement consacrer ce moment « feÌ‚te de l’Amour » ? Cela en changerait toute la perspective. Ainsi que tous les moyens, et toutes les raisons, que l’on peut alors avoir de la ceÌ leÌ brer.

Je vous souhaite deÌ€s lors une bonne feÌ‚te de l’Amour. Pour chacune, chacun, et pour tous !

Frédéric ANTOINE

Rédacteur en chef

Mot(s)-clé(s) : L’édito
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