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Edito

CHANGER PAR CHOIX. OU PAS ...

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Fin d’une année, début d’une autre : une occasion pour rebobiner son film personnel afin d’en revoir les moments saillants ou simplement mémorables.

Faites l’exercice, et concentrez-vous sur la manière dont votre vie quotidienne ou professionnelle s’est déroulée au cours des deux ou trois années qui précèdent. À la fin, n’aurez-vous pas l’impression que cet hier proche ne ressemble furieusement pas à votre vécu d’aujourd’hui ?

En quelques mois, le monde a changé. Votre situation personnelle aussi, tant concrètement que psychologi- quement. Le premier tournant nous est tombé sur la tête lors de l’arrivée du covid et de son cortège de contraintes. Deux ans plus tard presque jour pour jour, la guerre en Ukraine frappait toute la planète, impactant au compte- gouttes l’existence de chacun.

Deux tournants aux conséquences directes, concrètes, sur notre vécu et notre façon de vivre. Elles ont aus- si impacté nos consciences et "l’air du temps– de notre société. Son euphorie avait déjà été fortement impactée par les attentats du 11 septembre, puis par la crise des subprimes. Depuis, il remontait doucement la pente, baignant dans une sorte d’entre-deux où l’on se disait : à quoi aura-t-on droit ensuite ? La réponse a dépassé les appréhensions. Et nous a plongés dans le déboussole- ment, la crainte, la peur, le stress, voire le désespoir.

Des usages, des comportements, des manières d’être impensables il y a encore cinq ans sont entrés dans la banalité. La "force des choses– s’est imposée à nous, généralisant, par exemple, le recours permanent aux médias en ligne, au paiement électronique, à l’enseignement et au travail à distance. Une entrée obligée dans un autre monde, dont parle un des articles de ce numéro. Pour de nombreuses personnes, elle a aussi entraîné une remise en cause de leur "vie d’avant– , notamment du cà´té professionnel. Ce sujet est aussi abordé dans les pages qui suivent.

Le conflit ukrainien a ravivé nos sentiments de solidarité envers ceux que nous considérons comme des semblables. Mais elle a aussi durement frappé nos portefeuilles, obligeant à revoir nos habitudes de consommation et à renouer avec les pratiques d’économies d’énergie.

Cette fois, aucun de ces changements ne nous a été vraiment imposé. À chacun d’agir comme il l’entend. Ou pas. Mais qui n’a pas modifié, ne serait-ce qu’en détail, son mode de vie d’hier ?

À première vue, nous ne sommes pas maîtres de ces changements. Mais face à eux, nos choix peuvent être différents, et dépasser les injonctions ou les menaces directes qui nous touchent. On peut changer de son propre chef, pour des raisons plus lourdes que celles qui proviennent de l’actualité et du court terme. On peut ainsi revoir sa façon d’exister de manière moins directement intéressée. Plus fondamentale. Afin de donner une chance d’encore exister à cette Terre dont jouiront les générations futures, et non nous-mêmes (voir la "rencontre" au centre de ce numéro).

Après Noël, qui célèbre une naissance, la Nouvelle An- née est l’occasion de remettre les compteurs à zéro. D’ailleurs, n’est-ce pas pour cela que cette fête marque le début du calendrier romain ? C’est aussi le meilleur moment pour nous approprier les changements face auxquels on se croit impuissants. L’occasion ou jamais de faire des choix personnels. S’engager sur de nouvelles routes qui ne nous sont pas imposées, mais librement adoptées. Et ce dans tous les domaines de notre vie, du plus matériel au plus spirituel.

Bonne Année

Frédéric ANTOINE

Rédacteur en chef de L’appel

Mot(s)-clé(s) : L’édito
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