Père abbé élu de l’abbaye cistercienne de Scourmont (Chimay) de 1999 à 2017 après en avoir été le supérieur ad nutum (provisoire) en 1998, le Canadien Armand Veilleux contribuait à notre magazine depuis 2008. Il y tenait une chronique mensuelle fort appréciée. Le regard d’ouverture d’Armand Veilleux sur les questions liées à l’Église catholique, et le vent frais qu’il avait pu apporter pendant le lourd pontificat du pape Benoît XVI, correspondaient à la philosophie de L’appel, auquel nous l’avions invité à collaborer.

Déjà intéressé par le magazine, auquel l’abbaye de Chimay apporte un discret soutien, Armand Veilleux n’avait pas hésité à accepter.

L’élection du pape François, dont il se sentait très proche, avait permis à ses articles d’expliquer les raisons profondes des actes posés par ce pontife si particulier. Au décès de ce dernier, nous avions demandé au père Veilleux de rédiger pour nous un article d’hommage à son propos.

À la fin de son mandat à la tête de l’abbaye, il y a huit ans, Armand Veilleux  avait continué ses chroniques, tout en multipliant les  longs voyages et en organisant des formations pour diverses abbayes, notamment aux quatre coins de l’Afrique. Aujourd’hui âgé de 88 ans, combiner ces différentes activités avec la tenue d’une exigeante chronique mensuelle devenait parfois pour lui un peu pénible. C’est dans ce contexte qu’il nous a proposé de mettre fin à cette contribution.

Au nom de L’appel et de ses lecteurs, nous ne pouvons que remercier le père Veilleux pour les 17 années de collaborations originales, inspirées par un remarquable esprit évangélique, dont il nous a gratifiées. Du fond du cœur, merci, Armand.

Le départ de l’abbé Veilleux, et l’arrêt d’une autre chronique qui a peiné à trouver son ton exact, nous amènent à légèrement remodeler notre magazine, en y créant dans notre section “Actuel” une nouvelle rubrique mensuelle : “Résister”. Parce que, plus que jamais, résister est devenu indispensable dans un monde qui s’engage chaque jour davantage comme un train fou dans un tunnel. Résister pour garder la lucidité dans un monde qui s’emballe. Résister pour défendre la dignité humaine. Résister pour rester fidèle à des valeurs essentielles. Résister pour inventer des voies nouvelles pour l’avenir et nourrir intérieurement l’espérance qui empêche de céder à la peur ou à l’indifférence.

Comme le dit son sous-titre, L’appel aborde « l’actualité qui fait sens ». Résister ne doit donc pas y être présenté à l’aide de tribunes, d’avis ou de doctes commentaires. Mais à travers des actes, des situations vécues, des expériences innovantes, des exemples de résistance, qui peuvent, dans certains cas, inspirer chacun d’entre nous. « Boîte à outils » grâce auxquels nos lecteurs peuvent nourrir leur quête de sens, L’appel fournit ainsi modestement, à partir de ce numéro, de nouveaux “ustensiles” à ceux qui cherchent de quoi inspirer nourrir leur vie. 

Notre magazine espère ainsi être encore davantage à votre service. Bonne rentrée !

Frédéric Antoine