En bordure d’Évangile

En bordure d’Évangile

Fils de charpentier, Jésus connaissait aussi les métiers de la terre. À preuve ses paraboles évoquant la semence et, en particulier, celle du grain qui pousse tout seul.

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Publié le

28 février 2024

· Mis à jour le

4 février 2025
Le chroniqueur Gabriel Ringlet, la tête posée sur la main, portant des lunettes et regardant la caméra

Les invités que le Prieuré de Malèves-Ste-Marie va recevoir à l’occasion de la Semaine Sainte ont aussi jeté leur semence en terre sans toujours savoir comment elle allait germer. Mais ils ont un autre point en commun : ils se tiennent sur le seuil. Hommes et femmes des bordures, ils ont rejoint le chœur d’une aventure qui les a parfois terriblement secoués. Et s’ils ont fait confiance à la qualité de la semence, ils savent que pour “pousser toute seule” elle a d’abord besoin d’être apprivoisée. Et de tomber ensuite sur un terrain bien travaillé.

FAIRE GERMER LE CHANGEMENT

L’invitée du Jeudi, Fanny Lebrun, exerce un métier peu commun : semencière. Après des études de bioingénieure, elle se lance dans la production de semences en créant Cycle en Terre et fonde avec quelques partenaires une coopérative qui regroupe aujourd’hui plus de cent quatre-vingts coopérateurs. Avec son équipe, elle cultive, trie, teste et vend des semences de légumes. « Nous avons la chance d’exercer un métier qui a plein de sens », confie Fanny Lebrun, et qui avait disparu depuis plus de septante ans. 

C’est donc un réel aboutissement d’arriver à retrouver les connaissances perdues et de reconstruire progressivement les racines de notre alimentation. Au soir du Jeudi Saint, au bord de la table eucharistique, Fanny Lebrun se demandera, avec l’assemblée, par quels chemins faire germer le changement.

FAIRE GERMER LE CHAGRIN

Les invités du Vendredi Saint sont poète et peintre et vivent à Tavel, non loin d’Avignon. Professeure de Lettres, Marie Cayol publie des livres d’artiste avec Pierre, son époux. Dans trois de ses ouvrages, elle témoigne aussi de la vie qu’ils partagent l’un et l’autre, depuis 1981, avec les peuples Natifs du sud-ouest de l’Amérique septentrionale et en particulier les Apaches, les Navajos et les Pueblos du Nouveau-Mexique. 

Artiste-peintre, Pierre Cayol est aussi très imprégné par la pensée amérindienne depuis quarante ans. La mythologie, les symboles et la philosophie de ces populations ont un impact important sur sa démarche artistique. En rejoignant le Prieuré au soir du Vendredi Saint, Marie et Pierre Cayol évoqueront cette expérience forte en Arizona, mais ils confieront aussi leur rude traversée de ces dernières années depuis le suicide de leur fils Matthieu. Au soir du Vendredi Saint, au bord du gouffre, Marie et Pierre Cayol se demanderont avec l’assemblée par quel chemin faire germer le chagrin.

FAIRE GERMER LA JOIE

L’invité du Samedi, Benoît Mariage, est cinéaste et viendra présenter sa toute nouvelle réalisation : Habib, la grande aventure. Une fable assez rude qui raconte l’histoire d’un jeune comédien arabe appelé à jouer le rôle de François d’Assise au théâtre. Comment croire en sa chance et trouver place dans la vie ? Habib, tenté par “l’aventure” de la vie d’artiste, va vivre une réelle aventure intérieure où il faut beaucoup marcher pour aller de soi à soi. Une intense histoire de “relèvement”. 

Benoît Mariage avait choisi comme titre du film Le Saint-François de Molenbeek. Magnifique proposition. Mais le distributeur n’en a voulu… Au soir du Samedi Saint, au bord du tombeau, Benoît Mariage confie que, même à Molenbeek, un François peut en cacher un autre et faire germer la joie.

Gabriel RINGLET

Les 3 célébrations se donnent à la Ferme du Biéreau de Louvain-La-Neuve les 28, 29 et 30 mars à 17h. Projection du film le 30 mars à 15h. Inscription indispensable : prieure@uclouvain.be

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