Piétiner le mal en nous

Piétiner le mal en nous

Pardonner n’est pas absoudre l’injustice ; c’est affirmer que le mal n’a pas le dernier mot. 

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Publié le

28 avril 2025

· Mis à jour le

13 mai 2025
Le chroniqueur Hicham Abdel Gawad regardant la caméra, se trouvant à l'extérieur devant un buisson

Dans l’iconographie bouddhique japonaise, Tamonten – gardien du Nord et l’un des Quatre Rois célestes – apparait campé sur un démon vaincu : son talon immobilise la créature, mais la lance dans sa main droite reste sous contrôle. Le démon n’est pas empalé. Cette scène subtile dit plus qu’une victoire ; elle exprime une manière de dompter le mal sans l’anéantir, de maintenir l’ombre sous le joug de la lumière, tout en lui laissant la possibilité de se convertir. Il suffit d’observer l’autre main de Tamonten : elle brandit une petite pagode, symbole du trésor spirituel et du savoir illuminant. L’ordre n’est pas assuré par la force brute ; il naît de la connaissance qui discerne, jauge et hiérarchise – bref, rend justice.

LA JUSTICE COMME UNE ÉCOUTE

La justice est aussi l’une des grandes quêtes de l’islam. Le Coran l’érige en pilier de toute foi qui se veut authentique : « Ô vous qui croyez ! Soyez fermes dans l’équité, témoins pour Dieu, fûtce contre vousmêmes. » (4 : 135) L’imagination peut se laisser tenter d’y voir un parallèle avec Tamonten. La foi se tient, tel un gardien, sur les penchants qui pourraient l’emporter vers l’injustice, mais il ne les nie pas ; il les discipline. De même que le démon n’est pas écrasé jusqu’à disparaître, l’instinct n’est pas amputé : il est redirigé, orienté, mis au service d’un ordre supérieur.

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