— Repensez à la Diane Drory de 18 ans qui commence ses études. Avait-elle l’ambition d’un tel parcours ?
— Peut-être pas d’un parcours pareil. Mais, depuis ses 10 ans, elle sait qu’elle veut s’occuper d’enfants en souffrance. À cet âge, j’ai perdu un grand frère que j’adorais, qui était mon protecteur. Ça a été une très grande blessure. Depuis, petit à petit, la volonté de devenir psychologue germe. J’entre alors à Marie Haps pour la formation d’assistante en psychologie. Après ces trois ans, j’ai fait trois ans d’études de psychologue clinicienne à Leuven, puis j’ai bouclé par trois dernières années de psychanalyste et une spécialisation autour des enfants. Avec du recul, je pense que mon enfance inspire encore aujourd’hui mon intérêt pour la compréhension de la souffrance de l’enfant.

— L’écriture semble avoir eu une place importante dans votre vie…
— C’était la transmission plus que l’écriture. Un jour, je rencontre par hasard Thérèse Jeunejean, la rédactrice en chef du Ligueur, alors je saute sur l’occasion. Je lui propose d’écrire des articles qui expliqueraient aux adultes la parole de l’enfant. Jouer la traductrice du cœur des enfants, en somme. Mais l’écriture est toujours restée accessoire à mon vrai métier de psychanalyste d’enfants. Si je peux dire que j’ai une direction dans la vie, c’est d’essayer d’expliquer aux adultes la parole de l’enfant : comment l’enfant explique le monde, comment l’enfant voit le monde… 

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