Qu’entend-on par “mutations” ? Myriam Tonus explique que Régis Debray, écrivain et philosophe français, identifie deux mutations importantes liées aux supports de communication, lesquels influencent la diffusion des croyances. Au point de départ, il y a le fait que le pouvoir et le savoir sont aux mains des prêtres et des scribes. La première mutation provient de l’invention de l’imprimerie qui vulgarise l’organisation du savoir par sa diffusion très large. La seconde se réalise avec la centralité de l’image et, maintenant, l’informatique. Les réseaux sociaux vont si vite qu’il est presque devenu impossible de bien penser l’information. Tout cela a produit la montée de l’individualisme. Internet et les réseaux sociaux deviennent les lieux de la vérité. Demain est donc à créer. Va-t-on vers une société d’individus où tout ce qui est possible est permis ? Les notions d’autorité, d’altérité et d’antériorité sont transformées. L’enjeu est de rebâtir. Il est important de faire l’inventaire de tout ce qui parait tout à fait essentiel. Ce qui ne peut pas disparaitre sans emporter l’humanité. C’est la question que posait le théologien Maurice Bellet : que reste-t-il quand il ne reste rien ?

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